Patrimoine n Une opération de réhabilitation des foggaras, ancien système d'adduction d'eau d'irrigation, est en cours dans la vieille oasis de Moghrar-Tahtani. Cet ancien système d'irrigation a contribué grandement au peuplement de la région et, par ricochet, au développement de la phoeniciculture, source vivrière par excellence pour la population locale. Cette opération de restauration de la galerie hydrique souterraine, longue de 2 500 m, devrait permettre l'extension de la surface agricole dans cette région. L'oasis de Moghrar-Tahtani, qui revêt une grande importance socio-économique et touristique, a enregistré, ces dernières années, une baisse très sensible des récoltes dattières en raison d'une série de contraintes naturelles. Celles-ci sont liées, selon la Direction des services agricoles (DSA), au tarissement de nombreuses ressources hydriques, à la fluctuation des niveaux statique et dynamique des forages, aux inondations et à l'entassement des boues, ainsi que de l'érosion du sol dans certaines localités de l'oasis. Pour pallier cette situation, les services de la DSA font état du lancement prochain d'une étude technique pour la mobilisation des eaux souterraines devant réhabiliter les nombreuses foggaras obstruées de Moghrar, la relance du système traditionnel de partage des eaux, notamment par l'usage de la technique locale appelée communément «tighira» servant à l'exploitation équitable de l'eau mobilisée. «La disparition graduelle du système d'irrigation par foggaras est due à plusieurs facteurs naturels, tels la sécheresse, l'érosion du sol, l'ensablement et la haute salinité mais aussi humains comme le captage à partir de nouveaux forages des eaux alimentant les foggaras, ainsi que le manque de main-d'œuvre qualifiée pour le curage et l'entretien des foggaras», a estimé, de son côté, un responsable de la direction de l'hydraulique et des ressources en eau de la wilaya de Naâma. La même source a indiqué que, dans un souci de remédier à l'état de dégradation des foggaras, des expéditions universitaires ont été organisées pour trouver les solutions appropriées susceptibles de restaurer ce système faisant partie de la civilisation et du patrimoine culturel de la région du Sahara. A ces efforts viennent s'ajouter l'organisation par la DSA, avec le concours du secteur de l'hydraulique, de campagnes de sensibilisation sur l'exploitation rationnelle des ressources hydriques, a signalé le même responsable de la DHRE de la wilaya de Naâma.