Résumé de la 45e partie n On continue à se moquer de la laideur de Aïcha. La jeune femme, jusque-là patiente, commence à se décourager. Le lendemain, Aïcha retourne au château. Elle travaille avec le même entrain, mais elle évite ses collègues. Dès que l'une d'elles s'approche, elle s'éloigne. Aïcha, pourquoi nous fuis-tu ? — Je veux être seule ! — Notre compagnie te déplaît ? — Je n'ai pas le cœur à discuter ! — Tu as raison… Pourquoi s'intéresser à toi ? Tu es si laide et si méchante ! Laide, oui, Aïcha l'admet, mais méchante, elle ne l'est point… elle est si bonne qu'elle pardonne à toutes ces filles qui la persécutent. Et si elle se dépense tant, c'est pour assurer le bonheur de sa famille. A la maison, elle interroge sa mère. — Mère, dis-moi, suis-je méchante ? La mère la regarde, surprise. — Toi, méchante ? Allons donc, tu es la femme la plus gentille au monde ! Elle secoue la tête. — Tu es en train de me mentir ! — Non, je suis sincère ! — Tu le jures ? — Oui ! et je le répète, tu es la femme la plus gentille au monde ! La jeune femme soupire. — Ce n'est pas ce que les autres pensent ! La mère comprend et se met en colère. — C'est encore ces maudites filles qui travaillent avec toi ! Ne leur parle plus, elles n'en valent pas la peine ! Une nuit, après une journée de dur labeur et de moqueries cruelles, elle n'arrive pas à trouver le sommeil. — Mon Dieu, se plaint-elle, pourquoi tant de misère et de souffrance ? Malgré ma laideur repoussante, n'ai-je pas le droit au respect et à la considération ? je ne pourrai pas supporter longtemps ces avanies !» C'est alors qu'une voix se fait entendre. — Aïcha tu as le cœur blanc et pur ! Elle sursaute et regarde au tour d'elle ; est-ce sa mère ou ses frères qui partagent la même pièce qu'elle, qui ont parlé ? Mais sa mère et ses frères semblent dormir profondément. «Aïcha, reprend la voix, ne te morfonds pas, car tu seras bientôt récompensée de ta patience !» En tremblant, la jeune femme demande qui lui parle de la sorte. — Je suis un esprit, dit la voix… — Un esprit ? demande-t-elle terrorisée, je te supplie, au nom de Dieu, de ne pas me persécuter ! Je ne suis ni riche, ni belle, pour que tu viennes prendre possession de moi ! — Je ne viens pas prendre possession de toi, mais je veux seulement t'aider ! Elle se met à trembler et à pleurer, au point que l'esprit… s'en va ! (à suivre...)