Le sénateur français Charles Pasqua, figure de la droite gaulliste, comparaît à partir de ce lundi après-midi devant la justice pour trois dossiers de malversations présumées remontant à l'époque où il était ministre de l'Intérieur, entre 1993 et 1995. Durant deux semaines, M. Pasqua, 83 ans, sera face aux quinze juges de la Cour de justice de la République, composée de trois magistrats, six députés et six sénateurs, seule compétente pour des crimes et délits reprochés à un ministre dans l'exercice de ses fonctions. Parrain politique de l'ex-président Jacques Chirac, M. Pasqua est rattrapé par sa réputation sulfureuse liée à ses réseaux en Afrique et en Corse. Dans la première affaire, il est accusé de corruption passive pour avoir accordé en 1994 l'autorisation d'exploitation d'un casino, à Annemasse (Alpes, est), à un proche, qui fut assassiné en 2006, en échange d'un financement politique. Le deuxième dossier concerne un agrément signé par M. Pasqua pour le déménagement d'une branche du groupe industriel GEC-Alsthom. Un pot-de-vin de 800 000 euros a été versé à un proche, ce qui vaut à M. Pasqua un renvoi pour complicité et recel d'abus de biens sociaux. Même accusation dans le dossier de la Sofremi : là encore, des commissions illicites ont bénéficié à l'entourage du ministre. Charles Pasqua encourt dix ans de prison mais reste protégé par son immunité parlementaire et pourra engager un recours.