Scandale L'ex-ministre français, Charles Pasqua, et le député britannique George Galloway, sont accusés de corruption par une commission d'enquête sénatoriale américaine. Les enquêteurs de la commission sénatoriale américaine travaillant sur le scandale du programme onusien «Pétrole contre nourriture» ont réuni des documents irakiens portant le nom de l'ancien ministre français Charles Pasqua, tendant à prouver qu'il aurait bénéficié de pots-de-vin du régime de Saddam Hussein. La commission, présidée par le républicain Norman Coleman, explique notamment dans son rapport que les deux hommes ont touché d'énormes sommes d'argent sous forme de bons d'achat. Des pièces à conviction, constituées de plusieurs dizaines de pages de photocopies de documents et de transcriptions d'entretiens conduits par les employés de la commission avec des personnalités irakiennes, viennent illustrer les accusations contre MM. Pasqua et Galloway. Parmi plusieurs documents à en-tête du bureau du ministre du Pétrole, un tableau daté du 17 décembre 1999 indique que «4 millions de barils» de bons d'achats de pétrole irakien ont été accordés à Charles Pasqua durant la phase 6 du programme «Pétrole contre nourriture» (second semestre 1999), et 3 millions au-delà. Le nom de l'actuel sénateur des Hauts-de-Seine (banlieue parisienne) figure également sur un document daté de janvier 2000, faisant état des 3 millions de barils accordés durant la phase 7 du programme, tandis qu'un document daté du 21 septembre 2000, portant également la mention de M. Pasqua, fait état de l'octroi de 4 millions de baril durant la phase 8 de «Pétrole contre nourriture». La sous-commission américaine relève, en outre, qu'un assistant de M. Pasqua, Bernard Guillet, mis en examen fin avril par la justice française dans le cadre de cette affaire, aurait reçu des bons pour 5 millions de barils, selon les documents de la sous-commission. A l'annonce de la mise en examen de M. Guillet, le 28 avril, M. Pasqua avait proclamé son innocence. «Comme je ne suis pas concerné par cela, si on s'est servi de mon nom, j'en tirerai les conséquences, y compris judiciaires», avait-il dit, souhaitant que «cette enquête aille à son terme». Pour sa part, le député britannique réélu la semaine dernière aurait, quant à lui, perçu quelque 20 millions de bons d'achat de barils de pétrole. De son côté, l'ONU a chargé une commission d'enquête indépendante présidée par Paul Volcker de tirer au clair cette affaire, à laquelle s'intéressent également plusieurs commissions parlementaires américaines.