Résumé de la 63e partie n Pourquoi quelqu'un serait-il venu au gymnase avec un pistolet ? II n'y a rien ici qui vaille la peine qu'on le vole, et certainement rien qui vaille un meurtre… Je ne pensais pas forcément à un rendez-vous amoureux, corrigea l'inspecteur. Je formulais seule-ment l'hypothèse qu'il s'agissait d'un assassinat prémédité. Et que celui ou celle qui avait décidé de tuer miss Springer avait tout combiné pour la rencontrer ici et pour l'y assassiner. Lettre de Jennifer Sutcliffe à sa mère : «Chère maman, Nous avons eu un meurtre la nuit dernière. Miss Springer, la prof de gym. Ça s'est passé au milieu de la nuit. Les policiers sont arrivés et, ce matin, ils posent des questions à tout le monde. Miss Chadwick nous a dit de n'en parler à personne, mais j'ai pensé que vous aimeriez être au courant. Affectueusement, Jennifer» Meadowbank était un établissement d'une importance suffisante pour que le chef de la police du comté prenne le soin de se déplacer en personne. Pendant que se déroulait la routine de l'enquête, miss Bulstrode n'avait pas sombré dans l'inaction. Elle avait appelé au téléphone un magnat de la presse et le ministre de l'Intérieur, qui figuraient tous deux au nombre de ses amis personnels. Grâce à quoi les journaux n'avaient accordé qu'une place minime au fait divers. Une professeur de sport avait été retrouvée morte dans le gymnase du collège. Elle avait été tuée d'un coup de feu. On n'avait pas encore déterminé s'il s'agissait ou non d'une mort accidentelle. La plupart des articles étaient rédigés sur un ton qui évoquait presque la justification, comme si n'importe quel professeur de sport démontrait un complet manque de tact en se faisant abattre dans de telles circonstances. Ann Shapland s'affaira toute la journée à expédier des lettres aux parents. Miss Bulstrode n'avait pas gaspillé un temps précieux à ordonner à ses pensionnaires de garder le silence. Elle savait que ç'aurait été peine perdue. Des récits plus ou moins sensationnels seraient à coup sûr envoyés à des familles ou à des tuteurs anxieux. Elle tenait à ce que son propre compte-rendu du drame, sobre et raisonnable, leur parvienne en même temps. Vers la fin de l'après-midi, elle tint un conclave avec Mr Stone, le chef de la police sus-nommé, et l'inspecteur Kelsey. Les policiers étaient parfaite-ment satisfaits de voir la presse accorder à l'événement le moins d'importance possible. Cela leur permettait de poursuivre leur enquête tranquillement et sans être gênés aux entournures. — Je suis désolé de ce qui vous arrive, miss Bulstrode, vraiment désolé, compatit Mr Stone. Je veux bien croire que ce soit... eh bien... mauvais pour vous. — Un meurtre est certes mauvais pour n'importe quel collège, convint miss Bulstrode, mais il ne sert à rien d'insister là-dessus maintenant. Nous survivrons à la crise, comme nous avons survécu à d'autres tempêtes. Tout ce que j'espère, c'est que cette affaire sera réglée rapidement. — Je ne vois pas pourquoi elle ne le serait pas, hein ? (à suivre...)