Réaction n Des familles mises dans la rue comptent organiser incessamment des actions de protestation pour réclamer leur droit au relogement. Les familles expulsées ces derniers temps par les autorités publiques, au titre d'«indus occupants» des logements de fonction et autres propriétés publiques (terrains des domaines ou institutions et établissements publics), se sentent lésées et trahies par les autorités, censées normalement prévoir le relogement des familles avant de procéder à l'expulsion due à une quelconque décision de justice ou autre considération. S'exprimant, hier, lors d'une conférence de presse, tenue au siège de Laddh à Alger, le comité SOS Expulsions a tiré la sonnette d'alarme quant à la recrudescence des expulsions et menace d'investir la rue pour faire entendre son cri de détresse. «Nous avons saisi toutes les autorités concernées en commençant par les APC jusqu'au Parlement sans, toutefois, convaincre nos élus et responsables à réagir pour arrêter ces actions illégales», dira M. Salmi, porte-parole du comité. Selon lui, les lois de la République ne permettent pas l'expulsion des familles, même si cela concerne des décisions de justice, sans procéder au relogement des familles concernées. Selon le conférencier, au moins 187 familles ont subi ce sort dont plus de la moitié dans la wilaya d'Alger. Il s'agit là seulement du nombre de familles ayant déposé leurs dossiers de recours auprès du comité SOS Expulsions. D'après lui, des milliers de familles auraient subi cette situation douloureuse et déplorable à travers tout le territoire national. Présents lors de la conférence, certains membres de ces familles ont bien voulu exposer leurs cas extrêmement sensibles. Un père de famille, qui a été expulsé de l'établissement de formation de Birkhadem en compagnie de dizaines de familles par décision de justice se désole : «Nous habitons dans cet endroit depuis 1963 et non pas depuis deux ans comme il a été dit. Je pense qu'il est inhumain et surtout absurde de nous faire subir ce sort sans penser ni aux enfants ni aux personnes âgées.» Il s'interroge sur le rôle du département de la solidarité nationale qui parle de l'introduction des lois pour protéger des enfants et autres personnes âgées alors que lui-même pousse ces familles à la rue sans penser à leur relogement. Un autre intervenant parle de l'expropriation de sa parcelle de terrain à Ouled Fayet pour la réserver à un intérêt public sans, toutefois, lui faire récupérer son bien. «Ils me proposent la dérisoire somme de 14 000 DA le mètre carré sinon rien», dit-t-il. D'autres représentants de familles s'étonnent du comportement de certains responsables qui proposent que ces logements de fonction soient vendus à d'autres personnes et pas aux anciens occupants.