Constat n Le marché algérien des médicaments génériques connaît un essor important même s'il ne représente encore que 40% en valeur du marché global des produits pharmaceutiques. Le marché des médicaments, évalué à près de 159 milliards de dinars en 2008, devrait atteindre les 209 milliards de dinars en 2013, soit un taux de croissance annuel de 5,62%. Il est, toutefois, souligné que les mesures allant dans le sens de l'interdiction des importations de médicaments déjà produits localement risquent de freiner cette croissance. Le ministère de la santé et de la réforme hospitalière a donné un délai d'une année aux importateurs et conditionneurs de médicaments génériques pour se mettre à la production. «Il est nécessaire que les importateurs, qui ne faisaient que du conditionnement de médicaments génériques, commencent à produire. Ils ont un délai jusqu'au mois de février/mars 2011 pour se mettre à la production», a indiqué le ministre de la santé et de la réforme hospitalière, Saïd Barkat, lors de l'inauguration à Alger du premier salon international du médicament générique (Algénéric). Il a expliqué que cette mesure s'inscrit dans la nouvelle politique de promotion du médicament générique, qui a permis de relever la consommation de ce dernier de manière notable au cours des 5 dernières années. La consommation du médicament générique a enregistré un bond de 10% en une seule année, passant de 28% à 38% entre 2008 et 2009. Le ministère de la Santé encourage et soutient la production nationale de médicaments génériques. «Nous ferons tout pour que le générique soit le premier produit en Algérie», a assuré M. Barkat. Selon lui, cette mesure n'arrange pas certaines personnes, qui préfèrent que le pays reste toujours au stade importation-emballage. «Ces personnes veulent gagner de l'argent très rapidement, sans fournir beaucoup d'efforts. Elles se contentent d'importer des médicaments et de les emballer en Algérie. Elles n'ont même pas besoin de personnel qualifié pour cela», a-t-il ajouté. Certains opérateurs dans le domaine pharmaceutique ont accueilli, avec beaucoup de soulagement, la décision du gouvernement de réserver à la production les produits fabriqués localement, mais ils ont signalé que le passage du conditionnement primaire à la fabrication ne pouvait se faire dans un délai aussi court, d'autant plus qu'ils sont toujours confrontés à d'énormes difficultés dans leurs activités. Par exemple, l'acquisition d'équipements neufs de production pharmaceutique, l'installation et les qualifications nécessitent des délais dépassant une année. Les producteurs rencontrent beaucoup de problèmes tels que la rareté des réactifs et des autorisations pour l'acquisition de certaines matières dangereuses auprès du ministère de l'Energie qui dure des mois. Les professionnels et les industriels du médicament proposent, par ailleurs, une réduction des prix pour les consommateurs qui choisissent de se soigner avec des génériques au lieu des princeps. Ceci devrait augmenter le taux de pénétration de ces médicaments. Pour rappel, l'Etat a décidé de consacrer au secteur de la santé pas moins de 20 milliards d'euros d'investissements entre 2009 et 2025. Ce programme s'apparente à un véritable «plan Marshall» qui vise à redorer le blason d'un secteur sans cesse entaché par des scandales et dont le personnel monte souvent au créneau pour revendiquer de meilleures conditions socioprofessionnelles.