Cheikh Mustapha Brixi, l'un des chantres de la musique andalouse décédé mardi, a été inhumé, hier, au cimetière de Sidi Essenouci, à Tlemcen. Cet artiste, qui fut un modèle pour de nombreux mélomanes et amoureux de la musique classique andalouse, a tiré sa révérence après avoir consacré plus de 50 années de sa vie au service de cet art musical, et après avoir mis tout son savoir au profit des jeunes associations musicales auxquelles il a transmis toutes ses connaissances musicales, textes et poèmes, selon les témoignages de ses disciples. Mustapha Brixi s'est distingué à l'âge de 16 ans dans ce genre musical où il a arraché une place parmi les orchestres dirigés par de grands maîtres, à l'instar de Moulay Ziani et Karmouni. Sa venue à l'art n'est pas fortuite puisqu'il baignait dans une famille d'artistes dont notamment son père qui était à la tête d'une troupe musicale. A partir des années 30, Cheikh Mustapha a été admis parmi l'élite de l'époque aux côtés des cheikhs Bachir Zerrouki, de Mahmoud fils de Larbi Bensari, de Redouane et Abdelkrim Dali avant d'intégrer l'orchestre d'Omar Bekhchi en 1948 après le départ de Abdelkrim Dali à Alger. Tisserand de métier, comme beaucoup d'autres artistes et écrivains de sa génération, le défunt cheikh s'essaya avec succès à plusieurs instruments musicaux, notamment la kouitra qu'il affectionne particulièrement. En 1964, il prend la tête de l'orchestre du cheikh Larbi Bensari après la mort de ce dernier et a rappelé l'écrivain journaliste Benali Hassar. Pour sa part, cheikh Chafik Hadjadj, qui est l'un des rares élèves de Mustapha Brixi, a indiqué que le défunt a été son maître incontesté et c'est de lui qu'il a appris les secrets de la sanaâ (métier). R. C. / APS