Résumé de la 3e partie Le benjamin a les faveurs de la bonne fée qui s?était déguisée en mendiante et à qui il a fait du bien. Il se leva, et après avoir secoué la mousse qui s'était attachée à ses effets, il ouvrit la porte. Oh les merveilles ! Il faillit tomber à la renverse sur sa mousse, saisi de stupéfaction autant que d'admiration : là, à vingt pas devant lui, était un navire, le plus beau qu'on puisse imaginer : brillant comme le soleil, avec une belle ceinture bleue tout autour, avec des voiles blanches comme la neige, il se balançait lentement comme s'il eût été sur mer, soulevé par des vagues légères. Cependant, il n'y avait pas un être vivant à bord, ni aux alentours. Mais avant qu'il ne parvînt à reprendre complètement ses sens troublés par tant de merveilles, la bonne fée reparut devant lui, non plus en vieille mendiante cette fois, mais en véritable princesse jeune et jolie. - Bonjour mon ami, dit-elle, tu ne me reconnais pas, n'est-ce pas ? C'est moi ta vieille bonne dame d'hier, devenue ton amie, ta petite s?ur aujourd'hui. Vois comme je sais faire l'impossible. Voilà le navire que cette petite folle de princesse, dont j'ai les traits en ce moment, a vu dans ses rêves et que dans ses caprices d'enfant gâté elle a demandé, promettant sa main et la couronne du royaume à celui qui le lui procurera. Au fond d'elle-même, elle sait bien que c'était demander l'impossible. Mais c'était surtout pour mettre ses courtisans dans l'embarras. Si elle avait demandé la lune, ils auraient sans doute essayé de la décrocher. Mais fabriquer un navire comme celui-ci, il ne fallait pas y songer. Et voilà pourquoi la petite folle rit à se tordre, de la piteuse mine de ses courtisans. Mais il ne faut pas que nous restions ici à bavarder. Pars mon ami, ce navire est à toi. Il y a à bord des génies invisibles qui sont chargés de le diriger là où il doit aller. Regarde-moi bien, car je suis aujourd'hui le véritable portrait de cette petite princesse que tu vas conquérir. Je sais que cette princesse t'aimera. Mais fais attention à toi, les courtisans jaloux te tendront des pièges, et je ne serai plus là pour te protéger. Je ne puis quitter ces contrées. C'est mon domaine de fée. Allons sans adieu, car j'espère que nous nous reverrons encore. Le petit paysan voulut aussi dire quelque chose pour remercier cette admirable fée, mais déjà elle partit en fumée. Alors, il grimpe sur son navire qui se balançait toujours sous la brise, comme s'il eut été sur les flots. Aussitôt qu'il fut à bord, le navire se mit doucement en marche, piquant droit vers l'Orient?.