Résumé de la 2e partie Contrairement à ses frères aînés, le benjamin de la famille se montra généreux avec la mendiante qui s?avéra ne pas en être une. Surpris par cette voix plaintive et suppliante, le petit se leva, et se tourna vers la vieille et lui dit : ? Bonjour, ma bonne dame ! Vous avez faim, eh bien asseyez-vous là, et faites comme moi. Ce n'est pas très bon, mais l'appétit vaut mieux que la meilleure nourriture. Mangez, ma bonne dame, s'il n'y a pas assez, je ferai cuire encore des pommes de terre. ? Merci mon enfant, dit la vieille, je n'ai ni faim ni soif. J'ai voulu voir ton c?ur, tu me l'as montré, cela suffit. Je suis plus riche que tous les rois de la terre, et puisque tu es un si gentil garçon, et un si bon c?ur, je veux te faire riche aussi. Je suis la fée de ces contrées, mais autant je suis bonne pour les gens de bon c?ur, autant je suis impitoyable pour les gens méchants et impitoyables. «Le roi a une fille unique qui a aussi un excellent c?ur. Mais comme tous les enfants des rois et des seigneurs, elle a été gâtée par les gens de son entourage, par ces gens qui croient bien faire en donnant aux enfants tout ce qu'ils demandent, à moins que ceux-ci ne leur demandent la lune ou le soleil. C'est ainsi que la fille du roi est entourée d'un tas de courtisans toujours à ses genoux et prêts à satisfaire ses moindres caprices. Celle-ci, voyant ses désirs toujours satisfaits, a eu l'idée de demander à ses courtisans, non la lune, mais une chose tout aussi impossible à lui procurer, un beau navire allant aussi bien sur terre que sur mer.» ? Oui ma bonne fée, dit le petit, c'est là assurément une chose aussi impossible que de décrocher la lune. ? Oui, reprit la fée, pour les hommes, mais pour nous les fées, il n'y a rien d'impossible. Couche-toi mon enfant dans ta cabane, et n'en sors pas avant que le soleil ne soit levé demain matin ; alors tu verras quelque chose de nouveau. Sur ces mots, elle s'évanouit, et le petit bonhomme alla se coucher dans la cabane sur la mousse que ses frères y avaient mis. La nuit était venue, et cependant il apercevait par les petits trous de la cabane. II voyait que la forêt était éclairée par une lumière magique. Puis, bientôt il entendit des bruits de haches, de scies et de marteaux, comme s'il y avait eu là dix mille charpentiers au travail. Il aurait bien voulu voir ces charpentiers nocturnes et la besogne qu'ils faisaient, mais la bonne fée lui avait bien recommandé de ne sortir de sa cabane qu'après le lever du soleil. Cependant, malgré tout ce bruit et sachant maintenant qu'une bonne fée le protégeait, il finit par s'endormir, mais d'un sommeil si doux et si profond, que quand il se réveilla le lendemain, les rayons du soleil perçaient déjà les trous de sa cabane. (à suivre...)