Résumé de la 1re partie n Pour remercier Jean le Bon de l'avoir sauvée, la vieille lui offre Yoland, son chien fidèle… Celle-ci a épousé en 1337 Charles de Blois, dit aussi Charles de Châtillon, qui n'est pas n'importe qui puisqu'il est lui-même le neveu du roi de France Philippe VI. Mais en désignant Jeanne comme héritière, Jean III a mis très en colère jean de Montfort, son propre frère. Celui-ci s'emporte : — Il n'y a pas un instant à perdre ! Jean III, ce vieux fou, veut mettre le duché de Bretagne en quenouille. Emparons-nous de la plus grande partie du duché ! Sitôt dit, sitôt fait : Jean de Montfort, qui n'est pas dépourvu d'hommes ni d'armes, conquiert le plus possible du pays breton. Le plus possible se révélant être la plus grande partie de ce qu'il convoite. En gros, la Bretagne parlant le français suit Charles de Blois, la Bretagne bretonnante suit jean de Montfort qui est soutenu par les Anglais. C'est le début de la guerre de Succession de Bretagne : vingt-trois ans de misère et de combats sanglants. Jeanne de Penthièvre et son époux doivent s'attendre à l'annonce de multiples défaites. Yoland, le lévrier fidèle, se chauffe au coin de la cheminée tandis qu'ils se désespèrent. Mais la fortune des armes tourne et jean de Montfort, le champion des Bretons, tombe un jour aux mains des troupes françaises. Les pairs de France sont bien évidemment de l'avis de Philippe VI qui est trop heureux de désigner son neveu, Charles de Blois, comme légitime duc de Bretagne : un bon moyen pour qu'un jour la Bretagne se retrouve française. Jean de Montfort est enfermé au Louvre à Paris. Son séjour y durera deux années. Son épouse Jeanne de Flandre n'a plus qu'à se débrouiller toute seule pour se faire obéir. Un jour, Jeanne de Penthièvre, la duchesse des Français, apprend la nouvelle qu'elle craignait le plus : — Madame, votre doux seigneur, le duc Charles, vient d'être pris par les Anglais. Jeanne de Penthièvre, forte de son bon droit, décide de maintenir haut l'étendard de sa juste cause. Mais pour l'instant il lui faut rassembler la quantité d'or que réclament les Anglais pour relâcher leur prisonnier de marque. — Madame, la guerre est la pire des choses pour tout le monde. Ne pensez-vous pas que vous devriez entamer des négociations avec dame Jeanne de Flandre ? — Point de négociation ! Ce serait avouer que nous avons des doutes sur notre propre légitimité ! Quand on tient son titre de Dieu lui-même, on doit le défendre comme on le ferait du Saint Graal ! Jeanne de Flandre tient de son côté des discours tout aussi énergiques. Son époux étant détenu au Louvre, elle aussi décide de lutter contre Jeanne de Penthièvre. Cette guerre devient désormais la «guerre des Dames». La victoire se montre alternativement dans l'un et l'autre camp. Jeanne de Flandre se voit assiégée dans Hennebont, mais par deux fois repousse les troupes de l'autre Jeanne. Jean de Montfort recouvre la liberté au bout de quelques mois et rejoint sa courageuse épouse. Mais lors du second siège d'Hennebont, Jeanne de Flandre, tout à la joie d'avoir retrouvé son mari, a la douleur de le perdre. Jean de Montfort ne sera jamais duc de Bretagne. C'est son fils Jean IV qui reprend le combat auprès de sa mère. Enfin, on lui fait dire qu'il reprend le combat pour se faire reconnaître comme légitime duc, car pour l'instant il ne faut pas trop compter sur lui : il n'est âgé que de 5 ans. A suivre Pierre Bellemare