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Particularité
Publié dans Info Soir le 04 - 03 - 2004

Mouloud Mammeri s?est illustré par une écriture spectaculaire, représentative, car elle met en scène un imaginaire littéraire démonstratif.
Atravers cet imaginaire est projetée la société algérienne, avec ses pratiques et ses habitudes, son fonctionnement et sa mentalité, en somme toutes ses manifestations tant sociales que culturelles qui viennent la déterminer et spécifier ses particularités. Il s?agit d?une écriture ethnographique : décrire sa société, son ethnie et les faire voir à qui ne les connaît pas.
Mouloud Mammeri a usé d?une écriture cognitive et référentielle qui lui sert à se nommer, à dire à l?autre qu?il existe, qu?il est différent de lui, elle lui sert à mettre en évidence ? et en valeur ? son identité, ses origines séculaires, compte tenu du contexte où elle a pris naissance (période coloniale).
La Colline oubliée, écrit en 1952, s?avère un roman illustratif qui s?inscrit dans cet état d?esprit, puisqu?il fait la description de la société algérienne, notamment celle de la Kabylie pendant la période coloniale. Dans ce roman à forte charge référentielle, l?écrivain s?emploie à décrire les comportements sociaux et l?existence psychologique de sa communauté.
D?entrée de jeu, le roman s?ouvre sur la nomination, la spécification, la différenciation : «Le printemps, chez nous, ne dure pas.» «Chez nous» vient mettre l?accent sur soi, et la prise de distance par rapport à l?«autre», le colonisateur.
Mouloud Mammeri présente dans La Colline oubliée une société traditionnelle. Divers éléments viennent la nommer, la caractériser : il y a d?abord le rôle, voire le statut du père, qui exerce une autorité sur toute la famille, c?est lui le maître, le «dieu de la maison», c?est lui qui décide et les siens lui doivent respect et obéissance.
Il y a ensuite le mariage : c?est la mère qui décide pour son fils qui il doit épouser, et c?est le père qui décide du choix de l?homme qu?il veut pour sa fille. Les concernés ne sont pas en mesure de s?opposer à la volonté parentale.
Le couple dans la société que présente l?écrivain n?a pas la liberté de disposer de sa propre vie ; il doit faire attention aux «on-dit». «Sous prétexte de veiller à ce que le ramassage et le séchage fussent vite achevés, (?) je (Mokran) descendais presque chaque soir avec Aazi à notre champ d?Aafir. C?était contraire à la coutume : un mari ne sort pas ainsi avec sa jeune femme dès les premiers temps de leur mariage. (?) A vrai dire, ce n?était pour nous qu?un prétexte pour passer seuls aux champs ces jours frais de fin d?automne.»
L?écrivain appartient à une société traditionnelle, et dans cette société, les enfants sont considérés comme un don de Dieu et la stérilité comme une malédiction qui s?abat sur le couple et le dissout. Mokran et Aazi sont douloureusement confrontés au problème de la stérilité : après une première année de mariage heureuse, la vie du couple se réduit à la monotonie, parce qu?il n?arrive pas à avoir d?enfants. Aazi ne cesse de se plaindre de son sort comme si le fait d?être stérile était sa faute. Les relations entre la bru et la belle-mère se détériorent : la mère de Mokran veut absolument répudier Aazi.
La société traditionnelle transparaît également lorsque le narrateur dépeint le maraboutisme et les pratiques de sorcellerie, lorsque Aazi «emploie tous les moyens connus contre la stérilité», et comme ses efforts (aumônes et magie) étaient vains, elle «décida d?aller en pèlerinage au tombeau sacré d?Abderrahman des Aït-Smaïl», l?implorer pour qu?il lui vienne en aide.
La vendetta est un autre aspect de la société à laquelle l?écrivain appartient et qu?il s?emploie à décrire, à présenter. La tradition, c?est encore les vieux du village, notamment le Cheikh, guide spirituel de la communauté villageoise, le patriarche qui, au cours des réunions de «tajmaât» (assemblée du village), imposent leur autorité à dessein de maintenir l?ordre établi, de préserver les us et coutumes.
Ainsi, à travers La Colline oubliée, Mouloud Mammeri fait découvrir aux lecteurs une époque, une société ; ancrée dans l?histoire, le roman est considéré comme le miroir d?une société qui apparaît avec ses particularités.


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