On se met donc à la recherche du goudron. On envoie des jeunes gens dans toutes les directions, leur recommandant d'acheter le précieux produit à n'importe quel prix. Mais les jeunes, qui ont battu le pays, reviennent bredouilles. «Il n'y a de goudron nulle part ! Personne ne connaît cette matière !» On les questionne : — Etes-vous sûrs d'avoir cherché partout ? — Oui, répondent-ils, on nous a dit qu'il fallait aller bien au-delà des montagnes pour pouvoir en trouver... Et encore, sans être sûr d'en trouver puisque, même dans les montagnes, on en produit peu. Les éleveurs sont atterrés. — Que faire ? se demandent-ils. Si nous ne trouvons pas ce remède, toutes nos bêtes vont périr ! C'est alors qu'on pense à Sidi Aïssa. On se dit : «c'est un saint homme, il est capable de réaliser des prodiges, peut-être saura-t-il, lui, nous procurer le goudron dont nous avons besoin ! C'est aussi un homme généreux, il n'hésitera pas à nous aider !» On va le trouver et on commence par lui exposer la situation des bêtes atteintes de gale, on lui dit ensuite que le goudron est le seul remède contre la maladie, puis on finit par lui demander de leur en procurer. Sidi Aïssa se met à rire. — Du goudron, mes amis ? Mais il y en a plein, dans le pays ! M. A. Haddadou