Visée n Le chef de service de néonatologie au centre hospitalo-universitaire Mustapha-Pacha a souligné la nécessité de réduire de deux tiers le taux de mortalité infanto-juvénile. Selon le professeur Djamil Lebane, entre 2000 et 2009, le taux de mortalité infantile est passé de 36,9 pour 1000 à près de 25 pour 1000 soit un gain d'environ 12 points. Entre 1990 et 1999, ce taux est passé de 46,8 pour 1000 naissances vivantes à 39,4 pour 1000 (un gain de 7,4 points). Dans ce contexte, le Pr Lebane a indiqué que la mortalité infantile s'était stabilisée depuis ces cinq dernières années au niveau de certaines wilayas du nord dont Alger. Néanmoins, il a noté que la réduction de la mortalité infantile n'a pas encore atteint le niveau escompté et ce, en dépit des efforts déployés au cours des deux dernières décennies. Il a précisé que l'objectif est d'atteindre un taux de mortalité infantile de l'ordre de 16 pour 1000 naissances vivantes. Le professeur chef de service de néonatologie au Centre hospitalo-universitaire Mustapha-Pacha a souligné que la réalisation des objectifs du millénaire en matière de réduction de la mortalité infantile et néonatale restait difficile mais pas impossible. La difficulté à réaliser les objectifs du millénaire en matière de réduction de la mortalité infantile et néonatale est due au «manque d'intérêt» accordé aux ressources humaines, notamment à la formation du personnel soignant (médical et paramédical) concerné par la prise en charge du nouveau-né dès la salle de naissance à travers l'ensemble du territoire national. Selon lui, l'Etat a engagé des moyens considérables en termes d'infrastructures et d'équipements médicaux mais «des insuffisances demeurent en matière de formation du personnel médical et paramédical». En raison de ces insuffisances, ces moyens sont trop souvent «gaspillés», a-t-il ajouté. Il estime que la réduction de la mortalité infantile et néonatale et l'amélioration de la prise en charge du nouveau-né passaient par l'élimination de ces facteurs qu'il a qualifiés d'entraves. Concernant la stratégie adoptée par l'Etat à cet effet, le spécialiste a évoqué le programme national élaboré par le ministère de la Santé en 1988 en collaboration avec l'Unicef et appliqué à une zone pilote (Blida). Toutefois, il a regretté que ce programme n'ait pas été généralisé sur l'ensemble du territoire national, soulignant que «conscient» du chemin qu'il reste à parcourir pour que notre pays soit au rendez-vous des OMD, le ministère de la Santé a lancé un programme national de périnatalité pour la période 2006-2009 et dont l'évaluation et en cours. Parmi les mesures prises par les autorités publiques pour réduire le taux de mortalité infanto-juvénile et atteindre les objectifs tracés, le Pr Lebane a souligné la hiérarchisation des niveaux de soins de néonatologie, l'élaboration de normes minimales de personnels et l'aménagement de services spécialisés. Concernant la situation des morts périnatales, le Pr Lebane a estimé qu'ils devaient être enregistrés à l'état civil conformément aux recommandations de l'OMS. R. N. / APS