Résumé de la 3e partie n Marquis a rapporté la montre de Pope, mais cela ne l'autorise pas pour autant à rester dans la chambre. Réticent aux ordres de Mister Groven, il obéit à ceux de Mistress... Le poète dit que la nuit, s'il se réveille angoissé, il lui suffit de tendre la main et de sentir le poil frisé de Marquis sous sa main pour se rasséréner. Il ne dit pas que Marquis le gratifie à chaque fois d'un grand coup de langue en plein visage. Alors Marquis surveille la moindre quinte de toux de son maître dans l'espoir qu'il pourra demeurer jusqu'au matin sur la courtepointe de soie brodée... Sinon, rien à faire, la place de Marquis est en bas. Soir après soir, Mister Groven se charge de la difficile corvée. Soir après soir, Marquis doit se plier à la discipline et se réfugier près de l'âtre. Un soir pourtant, un incident met la maison en émoi. La petite Kate, la fille de cuisine, accouche au moment où elle préparait le pudding du soir. Dans l'agitation qui s'ensuit, Mister Groven ne vérifie pas que Marquis est descendu. Pope se met au lit en se demandant qui est le suborneur de Kate et si les demoiselles Blount seraient d'avis de chasser la fille perdue. Pope, en bon catholique, serait enclin à plus de charité chrétienne. Il souffle sa chandelle sans avoir résolu le problème. Le poète a enfin trouvé le sommeil quand, au cœur de la nuit, la porte de sa chambre s'ouvre doucement. Il ne s'en rend pas compte le moins du monde. La porte ne grince pas car le maître de maison a les nerfs trop fragiles pour supporter les grincements. Aussi, toutes les portes de la maison sont-elles soigneusement huilées. Celle de sa chambre à coucher ne fait pas exception. Pope ne supporte ni les portes qui grincent ni les lames de parquet qui couinent. Le sol ne réagit d'aucune manière sous les pas de celui qui vient de s'introduire dans la chambre. Si Pope se réveillait il serait à peine étonné ; celui qui entre c'est simplement Mister Groven, le valet de pied. Seule l'heure de cette intrusion est étrange car sauf en cas d'incendie, rien ne justifie que Mister Groven s'introduise ainsi, et sans frapper d'ailleurs, auprès de son maître profondément endormi. Mister Groven, en se guidant grâce à la lumière que la lune jette sur la chambre, glisse doucement vers le lit de son maître. Il est là, penché sur le bossu profondément endormi ; le bras droit juste au-dessus de Pope tient un poignard dont la lame brille dans la demi-obscurité. Mais Mister Groven n'a pas le temps d'achever son geste homicide. Surgissant de dessous le lit, Marquis a bondi en poussant un aboiement strident qui réveille toute la maison. Il saisit le poignet de l'assassin et Mister Groven laisse tomber son arme en poussant un cri de douleur. L'aboiement du chien et le cri de douleur du domestique réveillent Pope qui ne sait ce qui se passe auprès de lui. Tandis que Marquis et Mister Groven ont roulé tous deux sur le sol et se débattent dans une mêlée confuse et bruyante, Pope, en chemise de nuit et bonnet de coton, a réussi à sortir de son alcôve. Alors, Pope se précipite vers la porte que Mister Groven a laissée entrouverte : — A l'aide ! A l'assassin ! Il se rue vers la fenêtre pour appeler les sergents qui veillent sur le sommeil des habitants, mais en bas, dans la rue, il aperçoit trois hommes qui semblent attendre ; ils déambulent sous la lumière lunaire. Le poète ne prend pas le temps de versifier, ni de ciseler une de ces phrases lapidaires qui font sa réputation en Grande-Bretagne et même dans l'Europe entière. Pour une fois, il pare au plus pressé. A suivre Pierre Bellemare