Sidi Yahia ben Guedin a fait le vœu que s'il lui naissait un garçon, il régalerait son village d'une brebis dont les oreilles auraient une longueur de deux coudées. Comme un tel animal n'existe pas, il vient demander l'aide de Sidi Aïssa. «Je connais ta réputation de saint, je sais que Dieu ne te refuse rien, à cause de ta grande piété, c'est pourquoi je viens, aujourd'hui, demander ton aide ! — Tu ne manques pas de témérité en faisant un tel serment, dit Sidi Aïssa, mais j'accepte de t'aider !» Il lui explique ce qu'il doit faire, puis il le renvoie en lui donnant rendez-vous pour le sboue, (l'octave de la naissance), auquel Sidi Aïssa est, bien entendu, invité. Le jour de la fête, Sidi Yahia ben Guedim fait dresser, autour de ses tentes, de grandes gasaâte (grands plats en bois), chargées de couscous et de gros morceaux de viandes. Il place ses invités, impatients de voir l'animal qu'il a promis, mais il ne fait rien, avant que n'arrive Sidi Aïssa. Celui-ci a demandé à Sidi Yahia de placer le nouveau-né au milieu de l'assistance et de le recouvrir d'un linge avant que le saint n'arrive. Il lui a recommandé aussi d'attacher une brebis et de la mettre bien en vue. Cette brebis aura, bien entendu, des oreilles normales. M. A. Haddadou