Position n Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a annoncé ce mercredi qu'il allait demander au Président américain «des décisions courageuses pour changer la face» du Proche-Orient. «Mon message à Obama pendant notre rencontre à Washington la semaine prochaine sera que nous avons besoin de décisions courageuses pour changer la face de la région», a déclaré M. Abbas au début d'une conférence internationale sur l'investissement en Palestine à Bethléem en Cisjordanie occupée. Le président de l'Autorité palestinienne doit recevoir ce mercredi soir l'émissaire américain George Mitchell en vue de sa rencontre avec Obama à la Maison-Blanche le 9 juin. Les Etats-Unis, contrairement à l'ensemble de l'Europe, ont évité de condamner Israël après le raid de l'Etat hébreu contre la flottille humanitaire pour Gaza, insistant sur la nécessité de relancer la paix au Proche-Orient. La secrétaire d'Etat Hillary Clinton a dit «soutenir» la condamnation par l'ONU des «actes» à l'origine du drame, qui ne dit pas qui, des soldats israéliens ou des militants pro -palestiniens, a été à l'origine des violences. Robert Gibbs, le porte-parole du Président Barack Obama, s'était auparavant contenté de reprendre la formulation du communiqué du Conseil de sécurité des Nations unies, publié tôt hier matin, et qui «condamne les actes qui ont résulté en la perte d'au moins dix vies humaines et fait de nombreux blessés». M. Gibbs a aussi affirmé que le raid montrait qu'une paix au Proche-Orient était «plus que jamais» nécessaire. Washington a dit également soutenir l'appel de l'ONU «à une enquête rapide, impartiale, crédible et transparente». «Nous soutenons une enquête israélienne satisfaisant à ces critères», a précisé Mme Clinton, et «nous sommes ouverts à diverses façons d'assurer la crédibilité de l'enquête, y compris une participation internationale». Washington «continuera de discuter ces idées» avec Israël et ses autres «partenaires internationaux» dans les prochains jours, a-t-elle indiqué. Interrogé sur ce point lors de sa conférence de presse quotidienne, le porte-parole de la diplomatie américaine, Philip Crowley, a justifié la préférence américaine pour une enquête israélienne par le fait que c'est une unité de l'armée israélienne qui a mené le raid ayant fait au moins neuf morts parmi les passagers de la flottille pro-palestinienne. La présidente de la Chambre des représentants américains, Nancy Pelosi, puissante alliée du Président Obama au Congrès, s'est également prononcée hier dans un communiqué pour une enquête «crédible et transparente». Le Président Obama et le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan se sont parlé hier au téléphone. M. Obama a notamment «exprimé ses sincères condoléances pour les vies perdues...». Tout en répétant le soutien des Etats-Unis à «une enquête digne de foi, impartiale et transparente sur les faits de cette tragédie», il a aussi insisté sur «l'importance de trouver de meilleures façons d'apporter une aide humanitaire aux habitants de Gaza sans saper la sécurité d'Israël».