Résumé de la 79e partie n Fritz Hartmann et son complice sont jugés. Hartmann parle des jeunes hommes qu'il recevait chez lui et des violences qu'il leur faisait subir. On demande à Hartmann de décrire sa façon de procéder. Les yeux de l'homme brillent, ses mains sont parcourues d'un léger tremblement. Et il se met à décrire en même temps qu'il revit les scènes. La salle, silencieuse, écoute, horrifiée. — Nous en avons assez entendu ! clame le juge. Les témoins sont appelés à la barre. Ils seront près de deux cents à défiler : hommes, femmes, jeunes hommes que le «boucher» a abordés et qui ont donc failli être ses victimes. Voisins, «clients» ou simples passants ayant un jour remarqué son comportement bizarre ou l'ayant vu en compagnie d'une victime, chacun apporte son témoignage. La restauratrice de l'immeuble où il habite est longuement interrogée. — Vous ignoriez donc la provenance de cette viande que Hartmann vous vendait régulièrement ? — Je l'ignorais ! — Vous ne la trouviez pas différente de la viande habituelle ? — Hartmann la découpait en petits cubes, on ne pouvait donc reconnaître des parties du corps humain... La viande me semblait filandreuse et elle avait un goût étrange, mais en ces temps de pénurie on n'est pas trop regardant à la qualité, surtout si le produit est bon marché... Hartmann est un monstre mais elle reconnaît que c'est un homme correct qui a toujours honoré ses commandes ! Ce ne sera pas l'avis des autres témoins, clients ou pas de Hartmann, qui vont l'accabler. Celui qui régalait ses voisins de côtes, de saucisses et de terrines à base de chair humaine n'est qu'un monstre infâme... Des parents de victimes sont appelés à la barre. Ils reconnaissent des vêtements, des objets ayant appartenu à leurs enfants. Quand on montre la boîte à outils d'un jeune apprenti électricien, sa mère, qui la reconnaît, s'évanouit. La question lancinante du nombre de victimes du «boucher de Hanovre» est posée : en fait, sur les nombreux cas de disparus enregistrés au cours des deux dernières années, seuls vingt-quatre sont déclarés avoir été tués par Hartmann. Ce dernier menace de révéler ses connivences avec la police. — je dirai comment on m'a utilisé pendant de nombreuses années ! On prend peur et le procès est écourté. Ses avocats vont plaider la folie. — Un homme normal n'aurait pas agi de la sorte ! C'est un fou, et les fous, il faut les soigner, pas les enfermer ou les tuer ! Mais Hartmann, lui, dira : «Je suis sain de corps et d'esprit, il m'arrive seulement de perdre la tête de temps à autre... Quand je serai guillotiné, je retrouverai la paix !» Il est condamné à mort et exécuté au début de l'année 1925. Hans Grans, lui, est condamné à une peine de prison pour complicité. (à suivre...)