Choix n Chérif, 38 ans, a quitté l'université en 2003 pour rejoindre une école privée en 2004 où il suivra une formation pour obtenir un diplôme d'ingénieur commercial. «Les raisons qui m'ont poussé à quitter l'université de Tizi Ouzou, où j'étais scolarisé en 2e année sciences économiques, c'est les mouvements de grève qui se succédaient et les émeutes qui les avaient précédés», nous a déclaré Chérif qui s'est présenté à la rédaction pour dénoncer l'arnaque dont il a fait objet. Avec l'aide de ses parents, il rejoint l'Ecole de formation et d'assistance en management, sise à Alger, pour préparer son diplôme d'ingénieur commercial. En juin 2007, il obtient avec succès son diplôme mais ne tardera pas à faire les frais de la supercherie. En effet, à son premier rendez-vous professionnel, Chérif est sidéré, refusant d'en croire ses oreilles. L'employé de l'Agence nationale de l'emploi (Anem), qui a reçu son dossier, lui signifie que son diplôme n'est «pas valable». «J'étais totalement effondré après que l'agent m'eut expliqué que mon diplôme ne comporte aucune mention légale relative à l'agrément de l'école et qu'un diplôme de ce grade n'est pas reconnu ni par le ministère de la Formation et de l'enseignement professionnels ni par celui de l'Enseignement supérieur», a-t-il déclaré, les larmes aux yeux en nous remettant une copie du diplôme en question. Là, nous constatons les irrégularités signalées par l'agent de l'Anem. Chérif affirme que le jour de son inscription à l'école privée en question, les responsables l'avaient assuré de la «légalité de l'exercice de l'école en lui montrant même l'agrément, et que tous les diplômes que l'école délivre sont conformes aux lois en vigueur». Allant plus loin dans leur argumentation pour le convaincre, ces responsables lui ont affirmé que l'école a signé une convention avec l'université française de Perpignan, et qu'il pouvait s'inscrire dans n'importe quelle université algérienne. Répondant à plusieurs offres d'emploi des sociétés privées, il se voit toujours refuser le poste pour le même motif : non-reconnaissance de son diplôme. «J'ai fini par admettre que je me suis fait arnaquer et j'ai contacté le responsable de l'école pour qu'il s'explique sur le sujet. Ce dernier m'a proposé le remboursement d'un montant de 76 000 DA que j'ai versé pour ma formation en contrepartie de mon silence. Mais à ce jour, l'affaire est toujours sans suite malgré mon insistance», a affirmé Chérif en colère. «J'ai même saisi la direction de la formation professionnelle et le ministère de l'Enseignement supérieur par une demande d'équivalence de mon diplôme, en vain. la réponse est toujours négative», a-t-il ajouté. Chérif nous a fait savoir que quatre jours avant de se présenter à notre rédaction, il a déposé une plainte au niveau du tribunal de Sidi M'hamed, contre le directeur de l'école pour «arnaque».