Voilà donc Sidi Ali M'barek à Koléa. Il est passionné par les cours qu'il suit, mais comme il n'a pas de revenus pour vivre, il cherche un emploi. Il ne cherche pas à s'enrichir, mais juste à assurer sa subsistance, gagner son repas quotidien et s'adonner à l'étude et à la dévotion. Le propriétaire d'un grand domaine agricole, Ismaïl, accepte de l'employer. Le travail est dur et le salaire est modeste, mais Sidi M'barek est satisfait : il peut vivre et suivre, quand il peut, les cours des médersas. Son patron a mis à son service une baraque où il peut dormir. Mais l'homme ne dort que quelques heures, le reste de la nuit, il le passe à faire des prières et des invocations. Le travail de khammes (métayer) est fatigant, mais Sidi Ali M'barek, lui, ne se fatigue pas. Dès qu'il arrive au champ, dont il a la charge, il va sous un olivier et se met à réciter des invocations et à répéter inlassablement le nom de Dieu. Et, miracle, les bœufs attelés se mettent à avancer sans que l'on ait besoin de les diriger. L'araire creuse la terre évitant, avec soin, les pierres qui font obstacle. Les sillons sont tracés de la meilleure façon, bien alignés. Dieu, dans Sa Miséricorde, réalise ce prodige pour permettre à Son serviteur de s'adonner à ses prières...