Résumé de la 5e partie n Yang rencontre Wang et lui explique qu'il a quitté la cour parce que la plupart des courtisans sont malhonnêtes... Pendant qu'ils parlent, les deux amis se tiennent toujours la main afin de se témoigner leur confiance. Puis, Yang descend de sa monture et tous les deux vont s'asseoir à l'écart. Yang poursuit : — «La richesse dont jouissent ces riches seigneurs, ils l'ont volée aux pauvres gens car ils l'ont obtenue en imposant de très lourdes amendes pour de petits délits et en exigeant d'importants fermages.» Wang acquiesce. Il connaît bien cette histoire... Depuis de longues années, la population vit opprimée à cause des cruelles mesures adoptées par les grands propriétaires terriens. De nombreux abus de cette espèce ont été commis dans les environs du Lu-Lung. Certains paysans, incapables de payer le fermage, envoient même leurs enfants mendier en ville. — «C'est pourquoi», poursuit Yang, après avoir fait signe à ses hommes de mettre pied à terre pour se reposer un instant, «j'ai décidé que tout cela devait changer. J'ai résolu de quitter la cour et de devenir l'un de ces pauvres. Or, cela ne suffisait pas. J'ai alors réuni autour de moi un groupe d'hommes qui pensaient comme moi. Ensemble, nous avons commencé à voler les riches, répartissant ensuite notre butin entre de misérables paysans. C'est ainsi que je suis devenu un voleur.» — «Donc, ce noble, à Lu-Lung...», commença Wang. Mais son ami l'interrompt aussitôt : — «Voler ce noble faisait partie de mon projet. Il méritait bien une petite leçon car dans la région d'où il venait tous les paysans étaient complètement ruinés, tant les taxes qu'il leur imposait étaient élevées. En plus, les terres qu'il leur avait données en fermage étaient totalement incultes. Et, comble de malheur, le peu qu'elles produisaient venait d'être anéanti par les fortes pluies du printemps sans que lui-même veuille tenir compte de cette situation. Même lorsque les paysans lui demandaient un délai, il ne leur montrait aucune pitié ! Tu comprends maintenant, pourquoi je lui ai dérobé ses biens ?» demande Yang. ‹Wang acquiesce sans mot dire et son compagnon poursuivit : — «La prochaine fois que j'irai à Lu-Lung, ce sera pour Yu, l'usurier. Il est temps qu'il soit puni pour exiger des intérêts abusifs des malheureux qui, désespérés, ont recours à lui ou bien lui demandent de pouvoir différer un remboursement...Mais, toi-même, raconte-moi ce qui t'a conduit dans cette région inhospitalière.» En soupirant, Wang commence à expliquer son histoire : — «Un serviteur du noble que tu as dépouillé t'a reconnu lorsque vous êtes entrés dans l'auberge, cette nuit-là. Et, l'usurier Yu, qui nous avait souvent vus ensemble, s'est servi de ce prétexte pour me causer une nouvelle fois des ennuis. Il s'était longtemps demandé comment j'avais bien pu obtenir de l'argent pour construire une maison puisque ma mère et moi-même sommes pauvres, et il a saisi cette chance de me nuire, m'accusant sournoisement de complicité pour ce vol.» (à suivre...)