Résumé de la 5e partie n La princesse, avant de se séparer de Wang, lui remet un talisman susceptible de le sauver de tout danger... Il n'a plus le temps de s'enfuir et puis, où se serait-il caché ? Il n'y a rien que du roc et de la pierre. Bientôt, les cavaliers sont devant lui. Le chef de la troupe s'approche à quelques mètres et Wang observe craintivement sa silhouette impressionnante, fièrement campée sur sa monture et soudain, il le reconnaît : — «Yang !», crie-t-il. «Yang, mon ami, est-ce vraiment toi ?» Il lui tend joyeusement la main pour le saluer. Un large sourire aux lèvres, Yang se pencha vers lui. — «Tu acceptes donc encore de me parler, Wang ?», demande-t-il, tout content. «Tu ne refuses pas de serrer la main à un voleur de mon espèce ?» — «Je n'ai jamais pu croire à un pareil mensonge», répond Wang. — «Alors, laisse-moi te conter comment tout cela est arrivé», dit Yang en serrant fermement la main du jeune homme en signe d'amitié. Pendant des années, j'ai vécu, à la cour, en tant que commandant de la garde impériale, au sein d'un monde de faste et d'apparat. Mais aussi dans un monde méprisable, comme je l'ai découvert plus tard car la plupart des membres de la cour n'ont pas gagné leur fortune honnêtement. Pendant qu'ils parlent, les deux amis se tiennent toujours la main afin de se témoigner leur confiance. Puis, Yang descend de sa monture et tous les deux vont s'asseoir à l'écart. Yang poursuit : — «La richesse dont jouissent ces riches seigneurs, ils l'ont volée aux pauvres gens. Car ils l'ont obtenue en imposant de très lourdes amendes pour de petits délits et en exigeant d'importants fermages.» Wang acquiesce. Il connaît bien cette histoire... Depuis de longues années, la population vit opprimée à cause des cruelles mesures adoptées par les grands propriétaires terriens. De nombreux abus de cette espèce ont été commis dans les environs du Lu-Lung. Certains paysans, incapables de payer le fermage, envoient même leurs enfants mendier en ville. — «C'est pourquoi», poursuit Yang, après avoir fait signe à ses hommes de mettre pied à terre pour se reposer un instant, «j'ai décidé que tout cela devait changer. J'ai résolu de quitter la cour et de devenir l'un de ces pauvres. Mais cela ne suffisait pas. J'ai alors réuni autour de moi un groupe d'hommes qui pensaient comme moi. Ensemble, nous avons commencé à voler les riches, répartissant ensuite notre butin entre de misérables paysans. C'est ainsi que je suis devenu un voleur.» — «Et donc, ce noble, à Lu-Lung...», commença Wang. Mais son ami l'interrompt aussitôt : — «Voler ce noble faisait partie de mon projet. Il méritait bien une petite leçon ! Car, dans la région d'où il venait, tous les paysans étaient complètement ruinés, tant les taxes qu'il leur imposait étaient élevées. En plus, les terres qu'il leur avait données en fermage étaient totalement incultes. Et, comble de malheur, le peu qu'elles produisaient venait d'être anéanti par les fortes pluies du printemps sans que lui-même veuille tenir compte de cette situation. Même lorsque les paysans lui demandaient un délai, il ne leur montrait aucune pitié ! Tu comprends maintenant, pourquoi je lui ai dérobé ses biens ?», demande Yang. (à suivre...)