Résumé de la 6e partie n Yang dit à Wang que la prochaine fois qu'il retournera au village, ce sera pour s'occuper de Yu, l'usurier... Wang s'arrête quelques instants pour avaler une gorgée du vin de riz que lui tend Yang. Il a la gorge sèche d'avoir tant marché et parlé. Puis, il enchaîne : — «Le responsable de l'ordre ne croyait pas que j'avais quelque chose à voir dans cette sombre histoire, mais il s'est vu obligé d'effectuer une perquisition chez moi et il a découvert dans ma maison tes beaux cadeaux. C'était la preuve de ma culpabilité et il m'a conduit devant le juge. Evidemment, je lui ai raconté la vérité : ce n'étaient que des présents et que je les avais acceptés sans faire la moindre objection puisque je croyais que tu venais de la cour impériale. N'osant pas trancher, le juge a décidé de m'envoyer dans la capitale pour y être traduit en justice. Cependant, craignant que la lumière ne soit faite sur toute cette affaire, le vieux Yu a soudoyé les soldats chargés de me conduire en ville. Ces pauvres hommes, qui avaient bien besoin d'un peu d'argent supplémentaire, ont promis à l'usurier de se débarrasser de moi en cours de route. Seul le hasard a permis que je sois sauvé de la mort par un tigre apparu au moment où ils voulaient me tuer. Et ce tigre m'a conduit auprès de la princesse des glycines, qui m'a ordonné de me rendre en ville pour prouver mon innocence. Voilà tout !» dit Wang. Et il ajoute piteusement : — «Je ne l'ai pas écoutée et maintenant elle est fâchée contre moi. Ah ! J'aurais dû attendre la pleine lune avant de commencer à construire notre maison ...» Yang a écouté attentivement le récit de son ami : — «Si je comprends bien, dit-il, tu es donc en route pour la capitale, où tu seras jugé par le juge suprême.» Wang boit encore une gorgée de la bouteille de vin de riz pour se donner du courage. — «C'est bien cela», opine-t-il en se levant pour se remettre en route. Il tend la main pour prendre congé de Yang, mais celui-ci secoue la tête. — «Non, mon cher Wang, refuse-t-il paisiblement, je ne te laisserai pas partir comme cela. Un ami aussi fidèle que toi a droit à mon aide. Le voyage est encore long jusqu'à la ville et il est semé d'embûches !» Et c'est ainsi que Wang parcourt le reste du chemin sous la protection des hommes de son ami Yang, qui le suivent à une certaine distance. Peu après, il atteint sans encombre la capitale et va aussitôt se présenter au palais de justice. — «Je suis Wang et je viens de Lu-Lung, déclare-t-il une fois mis en présence du juge suprême. Je suis venu jusqu'à vous pour prouver mon innocence. — Et où sont les soldats qui t'ont conduit ici ?» demanda le juge. (à suivre...)