Résumé de la 6e partie n Wang rencontre Yang et lui avoue qu'il n'a jamais cru qu'il était voleur, mais Yang veut lui dire comment il en est arrivé là.. Wang acquiesce sans mot dire et son compagnon poursuit : «La prochaine fois que j'irai à Lu-Lung, ce sera pour Yu, l'usurier. Il est temps qu'il soit puni pour exiger des intérêts abusifs des malheureux qui, désespérés, ont recours à lui ou bien lui demandent de pouvoir différer un remboursement... Mais, toi-même, raconte-moi ce qui t'a conduit dans cette région inhospitalière.» En soupirant, Wang commence à expliquer son histoire : «Un serviteur du noble que tu as dépouillé t'a reconnu lorsque vous êtes entrés dans l'auberge, cette nuit-là. Et, l'usurier Yu, qui nous avait souvent vus ensemble, s'est servi de ce prétexte pour me causer une nouvelle fois des ennuis. Il s'était longtemps demandé comment j'avais bien pu obtenir de l'argent pour construire une maison, puisque ma mère et moi-même sommes pauvres, et il a saisi cette chance de me nuire, m'accusant sournoisement de complicité pour ce vol.» Wang s'arrête quelques instants pour avaler une gorgée d'eau que lui tend Yang. Il a la gorge sèche d'avoir tant marché et parlé. Puis, il enchaîne : «Le responsable de l'ordre ne croyait pas que j'avais quelque chose à voir dans cette sombre histoire, mais il s'est vu obligé d'effectuer une perquisition chez moi et il a découvert dans ma maison tes beaux cadeaux. C'était la preuve de ma culpabilité et il m'a conduit devant le juge. Evidemment, je lui ai raconté la vérité. Ce n'étaient que des présents et je les avais acceptés sans faire la moindre objection, puisque je croyais que tu venais de la cour impériale. N'osant pas trancher, le juge a décidé de m'envoyer dans la capitale pour y être traduit en justice. Cependant, craignant que la lumière ne soit faite sur toute cette affaire, le vieux Yu a soudoyé les soldats chargés de me conduire en ville. Ces pauvres hommes, qui avaient bien besoin d'un peu d'argent supplémentaire, ont promis à l'usurier de se débarrasser de moi en cours de route. Seul le hasard a permis que je sois sauvé de la mort par un tigre, apparu au moment où ils voulaient me tuer. Et ce tigre m'a conduit auprès de la princesse des glycines, qui m'a ordonné de me rendre en ville pour prouver mon innocence. Voilà tout !», dit Wang. Et il ajoute piteusement : «Je ne l'ai pas écoutée et, maintenant, elle est fâchée contre moi. Ah ! J'aurais dû attendre la pleine lune avant de commencer à construire notre maison...» Yang a écouté attentivement le récit de son ami. — «Si je comprends bien», dit-il, «tu es donc en route pour la capitale, où tu seras jugé par le juge suprême.» Wang boit encore une gorgée d'eau pour se donner du courage. — «C'est bien cela», opine-t-il en se levant pour se remettre en route. (à suivre...)