Résumé de la 27e partie n Omar, apprend du jeune frère de Fouzia qu'elle a eu une autre crise. Il apprend aussi que la jeune fille est épileptique. Il marche longtemps. La nuit est tombée depuis un moment et il continue à marcher, sortant de la ville, s'engageant dans une sorte de terrain vague où des vagabonds se sont réunis pour y passer la nuit. Ah, comme il voudrait être insouciant, tout comme ces vagabonds qui n'ont de compte à rendre à personne ! Il monte sur une butte de terre et s'assoit, tenant la tête entre ses mains. «Mais pourquoi ? Pourquoi ?» Oui, pourquoi Fouzia, la femme de sa vie, qu'il aime par-dessus tout, lui a-t-elle caché la vérité ? Pourquoi lui a-t-elle menti ? Ce n'est pas le fait qu'elle soit épileptique ou possédée, comme le répète sa mère, qui le bouleverse mais le fait qu'elle lui ait menti ! Malade, il l'aurait soignée, possédée, il l'aurait fait désenvoûter, mais menteuse… «Elle m'a menti !» Il frémit en se rappelant ses grands yeux verts en amande, mais ces yeux qu'il aime à la folie, ne lui inspirent plus que du dégoût : ils portent désormais la marque de l'infamie ! Il essaye de la comprendre. C'est sans doute sa mère, cette affreuse mégère, qui l'a poussée à agir ainsi. «Ne lui dis pas la vérité, sinon, il renoncera à toi ! quand il le découvrira, il sera trop tard !» Il se demande maintenant si elle l'a vraiment aimé, comme il l'a aimée. En tout cas, lui, il ne lui aurait pas menti… Et s'il lui demande des explications ? Pas tout de suite, bien sûr, puisqu'elle vient de faire une crise, mais dans quelques jours. Qu'aura-t-elle à dire pour sa défense ? Quels arguments, quelles raisons lui présentera- t-elle ? Sa mère l'a forcée, son père aussi… Mais ne pouvait-elle pas, au cours de leurs sorties, lui dire la vérité ? elle avait peur qu'il rompe avec elle mais alors, elle ne le croyait pas quand il lui disait qu'il l'aimait ? Elle ne le prenait pas au sérieux ? Lui, il ne lui aurait rien caché : toute maladie se soigne et même si elle est incurable, elle ne saurait être un obstacle pour deux êtres qui s'aiment… Il est croyant et il accepte tout ce qui vient de Dieu : la maladie, l'infirmité, la mort… En revanche, il n'accepte pas le mensonge et la tromperie. Ils sont la négation de l'amour. Il ne pourra plus la revoir, lui parler. Singulièrement, il se sent comme soulagé d'un poids. Plus question de sombrer dans le désespoir, plus question de se suicider. Il veut vivre, aimer, agir… Il rentre. Sa mère l'attend, morte d'inquiétude. — J'avais peur qu'il te soit arrivé quelque chose, dit-elle, en retenant ses larmes. Il se jette dans ses bras et se met à pleurer. — Yemma, demande-t-il, pourquoi les gens sont-ils si cruels ? Pourquoi tant de tromperie et de mensonge ! Elle comprend qu'il s'est passé quelque chose de grave. Elle s'alarme mais elle se contente de dire, pour le rassurer : «ne pleure pas, mon petit, je suis là avec toi !»