Résumé de la 42e partie n Les émissaires du roi, chargés de remettre des cadeaux à Aïcha, déjeunent chez elle. Puis ils repartent, intrigués par son comportement et ses propos. En apprenant que ses émissaires sont de retour, le roi les convoque aussitôt. — Comment va ma fiancée ? demande-t-il. — Sire, elle est merveilleusement belle ! Le roi sait que sa fiancée est laide, il a compris que ses domestiques cherchent à le flatter. — Que vous a-t-elle dit ? — Sire, répondent les émissaires, certains de ses propos sont clairs, mais d'autres sont obscurs, nous ne les avons pas compris ! — Bien sûr que vous ne pouviez pas comprendre ce que cette fille dit ! Elle parle par énigmes ! Et il les presse de lui révéler tout ce que Aïcha leur a dit. Ils commencent par lui parler des propos énigmatiques de Aïcha pour expliquer l'absence de ses parents. — Que vous a-t-elle dit, au juste ? — Quand nous lui avons demandé où était son père, elle nous a répondu, qu'il était allé mettre de l'eau dans de l'eau, quant à sa mère, elle a dit qu'elle était partie voir une personne qu'elle n'avait jamais vue ! — Vous ne comprenez rien, dit le roi : le père est allé mettre de l'eau dans l'eau, parce qu'il utilise un moulin à eau, et une fois l'eau sortie du moulin, elle retourne à la rivière. Quant à la mère qui est allée voir quelqu'un qu'elle n'a jamais vu, elle est allée voir un nouveau-né et féliciter sa mère ! C'est ensuite au tour du partage du poulet. — Vous avez trouvé étrange son partage ? demande le roi, ironique. — Oui, majesté, disent en chœur les émissaires. — Eh bien sachez qu'il n'y a rien d'étrange dans ce partage ! Aïcha a distribué la viande en fonction du rôle de chacune des personnes présentes. La tête est revenue au père, parce qu'il est le chef de famille. La tête, c'est le symbole de l'autorité, du commandement, de la prise de décision. — Et la carcasse donnée à la mère, sire ? — C'est pour lui signifier qu'elle est l'ossature, le pilier central de la maison, la colonne vertébrale ! — Elle a donné les ailes à ses sœurs ! — C'est pour dire que les filles sont destinées à quitter la maison, à se marier ! — Et la poitrine à ses frères ? — C'est pour dire qu'ils sont les défenseurs de la famille et de son honneur. Ils sont comme le bouclier qui repousse les assaillants ! — Et pour finir, elle nous a donné les pattes ! Le roi rit : — C'est pour vous inviter à partir après le repas. Le visage des émissaires s'illumine : ce qui leur apparaissait absurde au départ a bien un sens. Cette Aïcha est une fille très intelligente. (à suivre...)