Résumé de la 4e partie n Kochtchéï récupère Maria Morevna mais enferme le tsarévitch dans un fût qu'il jette à la mer. Le corbeau va l'en sortir... Maria Morevna, beauté altière, guetta le moment propice, posa des questions subreptices, tira de Kochtchéï toute la vérité : — A vingt-neuf pays d'ici, dans le trentième royaume, par-delà un fleuve de feu vit Baba-Yaga, vieille sorcière. Elle a une jument qui en une journée fait trois fois le tour du monde ! Et elle a encore beaucoup d'autres bonnes cavales. Je les ai gardées trois jours durant, n'en ai pas perdu une seule. Et en récompense, Baba-Yaga m'a donné un poulain. — Mais comment as-tu fait pour traverser le fleuve de feu ? — J'ai un mouchoir magique- par trois fois à droite on l'agite et un pont s'élève, si haut que les flammes ne peuvent l'atteindre. Maria Morevna répéta tout à Ivan-tsarévitch et lui remit le mouchoir qu'elle avait volé à Kochtchéï. Ivan-tsarévitch traversa le fleuve de feu et partit chez Baba-Yaga. Il marcha longtemps, sans manger, sans boire. Et il avait grand-faim quand il vit un oiseau des îles avec ses petits. «Ça tombe bien, se dit le tsarévitch, je m'en vais manger un de ces oisillons !» Mais l'oiseau lui dit : — Ne touche pas à mes petits, tsarévitch ! Bientôt je te serai de grand secours. Il obéit. Peu après, il vit un essaim d'abeilles : — Je vais prendre leur miel, apaiser ma faim ! — N'y touche pas, tsarévitch, lui dit la reine des abeilles. D'ici peu je te serai de grand secours. Il obéit et poursuivit sa route. Et il rencontra une lionne avec son lionceau. Ivan-tsarévitch avait si faim que la tête lui tournait : « Je vais manger ce lionceau ! » se dit-il, mais la lionne le supplia : — N'en fais rien ! D'ici peu, je te serai de grand secours. Ivan-tsarévitch serra sa ceinture et poursuivit à jeûn son chemin. Bientôt, il vit la maison de Baba-Yaga : de douze perches entourée, sur onze perches des têtes coupées, une douzième vacante. — Bonjour, grand-mère, dit le tsarévitch en entrant. — Bonjour, tsarévitch ! Viens-tu de plein gré ou par besoin ? — De plein gré, je viens te servir, gagner le poulain dont j'ai besoin. — Pourquoi pas ? Chez moi, le service n'est pas d'un an ni d'un mois, mais juste de trois jours. Garde bien mes juments et tu auras ton poulain. Mais que tu m'en égares une seule et ta tête ira compléter la douzaine sur mes perches ! C'est bien d'accord ? Ivan-tsarévitch dit : «D'accord !» Baba-Yaga lui donna à manger puis l'envoya faire paître ses cavales. A peine dans les prés, les cavales se sont égaillées de tous les côtés, pas moyen de les rattraper. Le tsarévitch l'essaya bien, n'arriva à rien, s'assit et se mit à pleurer. A force de pleurer, il s'endormit. (à suivre...)