Résumé de la 1re partie n Maria Morevna invite le tsarévitch à séjourner sous sa tente... Le tsarévitch ne demandait pas mieux. Il passa deux nuits chez Maria Morevna, il lui a plu et ils se sont mariés. Et Maria Morevna, beauté altière, emmena Ivan-tsarévitch dans son royaume. Quelque temps après, Maria Morevna voulut partir en guerre. Elle laissait Ivan-tsarévitch prendre soin de la maison et lui dit : — Va partout, aie l'œil à tout. Mais n'entre pas dans le réduit que voici, n'y jette même pas un regard ! Mais sitôt sa femme partie Ivan-tsarévitch courut voir ce qu'il y avait dans le réduit. Et il vit Kochtchéï-l'lmmortel,carcasse sans chair, corps sans âme qui pendait là sur douze poutres, attaché par douze chaînes. Kochtchéï supplia le tsarévitch : — Aie pitié, donne-moi à boire ! Voilà dix ans que je n'ai pas eu une goutte d'eau ! J'en ai la gorge sèche, la langue rèche. Ivan-tsarévitch eut pitié de lui, apporta un plein seau d'eau. Kochtchéï le but d'un trait et en demanda encore : — Ce n'est pas assez pour étancher une soif de dix années ! Ivan-tsarévitch lui donna un autre seau plein. Kochtchéï le but et en redemanda. Et sitôt le troisième seau avalé, toute sa force lui revint. Il tira sur ses chaînes, brisa les douze d'un coup. — Merci, Ivan-tsarévitch, cria-t-il. Dis maintenant adieu à Maria Morevna, plus jamais tu ne la reverras ! En tornade par la fenêtre s'envola, sur la route Maria Morevna rattrapa, la saisit et dans son antre l'emporta. Ivan-tsarévitch pleura amèrement, puis se mit en route : «Quoi qu'il advienne, je retrouverai Maria Morevna !» II chemina un jour, puis deux. A l'aube du troisième il vit un beau palais. Devant le palais un chêne se dressait, sur le chêne un faucon perchait. En voyant Ivan-tsarévitch, le faucon vint frapper le sol, devint un beau et jeune preux et s'exclama : — Mon cher beau-frère, quelle joie de te voir enfin ! Là-dessus Daria-tsarévna accourut, au cou de son frère se jeta, des nouvelles lui demanda, toute sa vie lui raconta. Ivan-tsarévitch vécut trois jours chez eux, puis s'excusa : «Je ne peux rester davantage. Il me faut aller chercher Maria Morevna, beauté altière, mon épouse bien-aimée.» — Ce ne sera point facile, dit le faucon. Laisse-nous ta cuillère d'argent. On pensera à toi en la regardant. Le tsarévitch laissa sa cuillère et reprit la route. Il chemina un jour, puis deux. A l'aube du troisième il vit un palais encore plus beau. Devant le palais un chêne, sur le chêne un aigle. L'aigle vint frapper le sol, devint un jeune preux et cria : — Olga-tsarévna, réveille-toi ! Notre cher frère est arrivé ! (à suivre...)