Résumé de la 3e partie n Dans une poche du blouson taché du sang de Sandra, on a trouvé un sachet en renfermant des poils blancs. Sont-ce ceux de Ramina ? Vous n'aurez aucun mal, en ce moment elle en sème partout dans la maison. Tenez, en voilà une belle pincée, il suffit de les ramasser sur le canapé. Elle adore dormir là, bien au chaud... — En plus des poils, j'aimerais faire un autre prélèvement un peu plus délicat : quelques gouttes de sang de Ramina. — Oh mon Dieu, j'espère qu'elle ne va pas souffrir ! — Non, elle ne sentira pratiquement rien. Si vous voulez bien la tenir pendant que mon assistante lui donne un petit coup de lancette sur l'oreille. Ramina n'apprécie que moyennement le coup de lancette et feule de mauvaise humeur... Dorénavant, elle se méfiera quand elle verra ce bonhomme en imperméable couleur de mastic... Si l'inspecteur Mollers fait effectuer ces prélèvements c'est qu'il a une idée. Non seulement une idée mais aussi il connaît l'homme capable de faire aboutir son idée. En effet, il a eu connaissance de l'existence d'un savant californien, le docteur Ullman, qui a passé trente ans à établir la carte génétique de tous les félins de la planète : le tigre, le lion, le guépard, le lynx et le chat aussi bien sauvage que domestique. Pour le docteur Ullman, les félidés, mammifères carnivores digitigrades, n'ont plus de secret. Mais les recherches de laboratoire, les comparaisons probantes ne se font pas en vingt-quatre heures. Il faut plusieurs mois pour que la réponse du docteur Ullman vienne combler l'inspecteur Mollers. — Les poils de Ramina et ceux trouvés dans la poche du blouson de cuir ensanglanté appartiennent absolument au même animal. Sans le moindre doute. — Sans le moindre doute ? Vous êtes prêt à témoigner sur ce fait devant les tribunaux ? — Je suis prêt à mettre ma réputation dans la balance. — Et les probabilités d'erreur ? — Une sur un million. Mes travaux démontrent que les animaux, comme les êtres humains, peuvent posséder une carte d'identité fiable. Lors du procès les avocats de Bernie s'efforcent de jeter le doute dans l'esprit des jurés et dans celui des magistrats. — Mesdames, messieurs, une expertise vaut ce qu'elle vaut. Récemment, une vedette américaine du sport et du cinéma est passée en jugement. On l'accuse du meurtre de son épouse et de l'amant présumé de celle-ci. Les experts se disputent et les communautés noire et blanche s'affrontent avec des relents de racisme. Ici, Bernie et Ramina ne posent pas ce genre de problèmes. Malgré l'absence du cadavre de Sandra, Bernie, qui se démène comme un beau diable, se voit condamner à quinze ans de réclusion. Il clame son innocence pendant quelques mois. Ses avocats lui laissent espérer une réduction de peine ou une annulation du jugement. Jusqu'au jour où, dans une région un peu marécageuse, un jeune couple de campeurs s'installe auprès d'une mare qui semble idyllique. — Charlie ! Vite, viens voir. Regarde, là, dans l'eau. Je vois quelque chose. A ton avis qu'est-ce que c'est ? Charlie fait une moue. Lui aussi se demande ce que c'est que cette masse qui semble coincée entre deux eaux. — Je vais aller chercher une branche pour essayer de dégager ça. «Ça» n'a pas bonne allure. Charlie, après avoir remonté la masse, saute dans le 4x4 et file jusqu'au poste de police le plus proche. Ce qu'ils ont aperçu dans la mare est le corps de la malheureuse Sandra. L'inspecteur Mollers est satisfait. L'affaire est bouclée et Bernie avoue qu'il s'est débarrassé de la mère de famille trop pétulante pour s'installer chez elle, une sorte de port d'attache, malgré la progéniture de sa victime. L'affaire est résolue grâce à Ramina qui aimait bien Bernie et qui, toujours en quête de chaleur, aimait bien se réfugier au creux de son blouson de cuir.