Déception n Des dizaines de familles ayant quitté samedi en fin de journée leurs baraques à Oued Koriche allaient prendre possession de leurs nouveaux logements – c'est du moins ce qu'ils croyaient – se sont retrouvés parqués à «El Kalitouss» sans destination précise. Depuis maintenant 3 jours, encerclés par un dispositif sécuritaire, des centaines de citoyens de tous âges attendent de rejoindre de nouveaux appartements. Ils avaient quitté leurs baraques à Diar El Kef et Fontaine Fraîche pour rejoindre, pensaient-ils, de nouveaux appartements. Cette opération de déménagement a commencé samedi soir. Sauf qu'une fois à «El Kalitouss», lieu où se fait la réception des décisions d'attribution des appartements, certaines familles ont appris qu'elles ne figuraient pas sur la liste des bénéficiaires. Pourtant, les personnes que nous avons approchées affirment avoir reçu l'ordre de l'APC de Oued Koriche de quitter leurs baraques en vue de déménager vers un nouvel appartement. A leur grande surprise, ils sont même empêchés de transporter leurs affaires loin de cet endroit. Ils y demeurent sans nourriture suffisante ni eau, encore moins de sanitaires, affirment-ils. «Je n'ai personne : ni parent ni enfant. Je n'avais que ma baraque pour abri», raconte une femme, la soixantaine, sans pouvoir retenir ses larmes. Pour sa part, M. Herhour s'interroge tout en nous exhibant son livret de famille : «Mon fils n'a qu'une semaine, ma femme n'est pas encore rétablie de l'accouchement, et ils sont tous les deux ici. Est-ce juste ?». «Je me sens comme un vrai prisonnier, moi qui avais tant clamé : «1, 2,3 Maâq Ya L'khadra», hurlait un homme. 33° à Alger, c'est ce qu'ont indiqué les services de la météorologie pour hier. Cette chaleur n'a pas été sans effet sur ces sans-logis livrés à eux-mêmes. On nous cite alors le cas de cette femme qui a fait une fausse couche sans recevoir aucun soin, ou encore cette autre qui s'apprête à accoucher sans assistance médicale. Les représentants de la circonscription de Baraki que nous avons tenté d'approcher sur les lieux ont refusé de se manifester. Ils répondent simplement : «On y est pour rien. Ces familles ne figurent pas sur notre liste. C'est auprès des autorités de Bab El Oued qu'ils doivent se renseigner». Sans baraque, ni appartement, le devenir de ces familles reste inconnu.