Voilà donc Sidi Ali ben Moussa chef de la zaouïa des Maâtkas. Les habitants ne devaient pas regretter leur choix, car le saint homme allait faire de leur région un lieu de science et de culture. En effet, dès que Sidi Ali prend la direction de la zaouïa – en remplacement de son maître défunt –, il se lance dans l'enseignement. Non seulement l'enseignement de la religion (Coran, hadith, théologie), mais aussi de disciplines profanes, telles que la grammaire arabe, les mathématiques, l'astronomie et bien d'autres sciences enseignées à l'époque. Très vite, sa réputation croît de plus en plus et on vient de partout pour l'écouter. Bientôt, on voit des colonnes entières de jeunes gens affluer vers Maâtkas. Ils viennent, non seulement, des régions environnantes, où un tel enseignement n'existe pas, mais de villes comme Béjaïa ou Tlemcen, connues par la qualité de leurs écoles et la réputation de leurs maîtres. «Où allez-vous ?», leur demandent les habitants de la région, surpris par le flot de visiteurs. — Nous venons voir Sidi Ali ! D'autres disent encore : «Nous voulons devenir ses disciples !» — La zaouïa est pleine, elle ne pourra pas vous loger tous ! — Nous dormirons à la belle étoile, l'essentiel pour nous est de bénéficier de son savoir !