Résumé de la 4e partie n Baba-Yaga, entendant Vassilisa parler de bénédiction, la renvoie, mais non sans lui avoir donné un crâne aux yeux ardents... Vassilisa partit en courant dans la forêt. Les yeux du crâne éclairaient son chemin et ne s'éteignirent qu'à l'aube. Elle chemina toute la journée, et vers le soir, comme elle approchait de sa maison, elle se dit : «Depuis le temps, elles ont sûrement trouvé du feu...» Elle voulut alors jeter le crâne, mais une voix en sortit : — Ne me jette pas, porte-moi chez ta marâtre ! Vassilisa obéit. En arrivant, elle fut bien étonnée de ne pas voir de lumière dans la maison, plus étonnée encore de voir la marâtre et ses filles l'accueillir avec grande joie. Depuis son départ, lui dit-on, pas moyen d'avoir du feu dans la maison. Celui qu'on allume ne prend pas, celui qu'on amène de chez les voisins s'éteint. — Le tien se gardera mieux peut-être, dit la marâtre. Vassilisa apporta le crâne dans la chambre. Aussitôt, les yeux brûlants se sont fixés sur la marâtre et ses filles, les suivant partout, les consumant. En vain tentaient-elles de fuir ou de se cacher : les yeux les poursuivaient et avant l'aube il n'en resta que cendres. Seule Vassilisa n'avait aucun mal. Au matin, Vassilisa enterra le crâne, ferma la maison et s'en alla en ville où une vieille femme la recueillit en attendant le retour de son père. Un jour, Vassilisa dit à la vieille : — Je m'ennuie à ne rien faire. Achète-moi du beau lin, je vais le filer, le temps me paraîtra moins long. La vieille lui apporta du lin et Vassilisa se mit au travail. Entre ses doigts le fuseau danse, vire, le fil s'étire, plus fin qu'un cheveu, plus solide que l'acier. Elle eut vite fini de filer, voulut se mettre à tisser, mais aucun métier n'était assez fin pour son fil. C'est encore sa poupée qui l'aida, qui lui fabriqua un métier tel qu'on en aurait pu tisser des toiles d'araignée ! Vassilisa se remit à l'ouvrage et à la fin de l'hiver la toile était tissée, si mince, si fine qu'on aurait pu la faire passer par le chas d'une aiguille ! Au printemps, on fit blanchir la toile sur le pré, au chaud soleil, au vent frais. Et Vassilisa dit à la vieille femme : Va au marché, grand-mère. Vends cette toile et garde l'argent. Or, la vieille se récria : — Tu n'y songes pas ! Une telle marchandise à la foire ne traîne, au marché ne se promène. Je vais la porter chez le tsar. (à suivre...)