Résumé de la 2e partie n Les filles de la marâtre envoient Vassilisa la Belle chercher du feu chez Baga-Yaga qui décide de la prendre à son service... Vassilisa se mit à la servir. Pâtés et rôtis, salmis et confits, tartes, tourtes, soupes... Elle tira du cellier de quoi boire et manger pour dix ! Baba-Yaga nettoya tous les plats, vida brocs et bouteilles jusqu'à la dernière goutte. Elle ne laissa pour Vassilisa qu'un quignon de pain, un peu de soupe et un bout de viande rôtie. Puis elle dit : — Demain, après mon départ, tu balayeras la cour, nettoieras la maison, prépareras le dîner, rangeras le linge. Après ça, tu prendras dans la huche un boisseau de blé que tu vas trier grain par grain. Et tâche que tout soit bien fait, sinon je te mange ! Elle se coucha et se mit à ronfler. Vassilisa servit à sa poupée les restes du souper de Baba-Yaga et lui dit en pleurant : — Petite poupée, mange à ta faim, écoute ma peine-chagrin ! Si je ne fais pas tout ce travail, Baba-Yaga va me manger ! — Ne crains rien, lui répondit la poupée. Va dormir tranquille, le soir voit tout en noir, mais le matin est plus malin ! Vassilisa se leva avant l'aube, mais Baba-Yaga était déjà debout. Bientôt les yeux des crânes s'éteignirent. Passa le cavalier blanc et le jour se leva. Baba-Yaga sortit dans la cour et siffla, aussitôt le mortier vint se ranger devant elle, avec le pilon et le balai. Le cavalier rouge passa et le soleil apparut. Baba-Yaga monta dans son équipage et fila bon train. Dans un mortier voyage, du pilon l'encourage, du balai efface sa trace !... Restée seule, Vassilisa fit le tour de la maison en se demandant par quel bout commencer l'ouvrage, quand elle vit que tout était déjà fait, la poupée triait les derniers grains de blé. Vassilisa l'embrassa : — Comment te remercier, ma poupée chérie ! Tu m'a sauvé la vie. La poupée grimpa dans sa poche en disant : — Tu n'as plus que le dîner à préparer. Puis repose-toi. Au soir tombant, Vassilisa mit la table. Bientôt le cavalier noir passa et la nuit les yeux des crânes s'étaient allumés, on entendit les branches craquer, les feuilles crier : c'est Baba-Yaga qui arrivait. Vassilisa sortit à sa rencontre. — Le travail est-il fait, l'ouvrage bien terminé ? demanda Baba-Yaga. Vois par toi-même, grand-mère, répondit la jeune fille. Baba-Yaga inspecta tout, regarda partout sans trouver rien à redire. Elle grogna : «Bon, ça peut aller...» puis appela : — Fidèles serviteurs, mes amis de cœur, venez moudre mon blé ! Alors trois paires de bras ont apparu, ont emporté le grain hors de la vue. Baba-Yaga dîna et se coucha en disant : — Demain, en plus de tout ce que tu as fait aujourd'hui, tu vas trier un boisseau de graines de pavot. De la terre s'y est mêlée, tâche qu'il n'en reste pas trace, sinon je te mange ! Elle se mit vite à ronfler. Vassilisa servit sa poupée qui mangea et lui dit comme la veille : — Va dormir tranquillement, tout sera fait. Le matin est le plus malin ! (à suivre...)