Résumé de la 26e partie n Pour assister Salah, négligé à l'hôpital, on appelle Lila au secours. Comme d'habitude, elle se montre très efficace… Salah ne reprend pas connaissance. Après trois jours de coma profond, il meurt… Hakim, qui s'attendait pourtant à cette issue, plonge dans un profond désespoir. Sa mère, Hayat, ses frères et ses beaux-parents ont beau le consoler, il reste inconsolable. «Je lui ai causé du chagrin !» ne cesse-t-il de répéter Il retourne au travail au bout de quelques jours seulement, pensant être absorbé par les activités. Or, il se laisse prendre par le désespoir, s'enferme dans son bureau et plonge dans une sorte de léthargie dont il ressort toujours abattu. Hayat téléphone plusieurs fois par jour ; parfois même, elle va le retrouver et rentre avec lui. «Hakim, le supplie- t-elle, tu dois te ressaisir !» Un jour, alors qu'il est seul dans son bureau, on vient lui dire qu'on le demande. — Qui est-ce ? demande-t-il sans manifester de grand intérêt. — Une femme… — Dites-lui que je suis occupé ! — Elle insiste pour être reçue… — Alors, faites-la rentrer… Mais il ajoute aussitôt : — Avertissez-la, je n'ai pas beaucoup de temps à lui consacrer ! Il ouvre discrètement un dossier. La porte s'ouvre, il fait semblant de lire, puis lève les yeux. Il reste comme pétrifié. La femme qui veut le voir est Lila. — C'est moi ! dit-elle. Il ne répond pas. — Si tu veux que je parte, dit-elle, je peux le faire ! Elle a mis une jolie robe rouge qui met en relief la blancheur éclatante de sa peau. Et elle a cet air innocent qui désarme tant Hakim. — Je suis venue pour te présenter mes condoléances… Ma mère est allée à l'enterrement mais moi je n'ai pas osé ! Il desserre le nœud de sa cravate. Il est mal à l'aise, il sue… — Je vois que je te dérange… Hakim prend un mouchoir et s'essuie le front. — Je suis désolé de te causer tant d'émoi. Je le répète : je voulais juste te présenter mes condoléance. Et puis, si jamais je peux t'être utile... — Merci, dit-il encore. — Alors, au revoir ! Elle tourne les talons et s'en va. Il se lève, comme s'il voulait la retenir, mais il s'arrête comme si une main invisible le retenait. Non ! Lila, c'est fini ! Pourquoi revient-elle ? Il va à la fenêtre. Elle vient juste de sortir. Il pense ouvrir la fenêtre pour l'appeler mais comme tout à l'heure il hésite. S'il l'appelle, elle va reprendre sa place dans sa vie ; elle va de nouveau le bouleverser, briser son couple peut-être. Il se rappelle son père et le cri avec lequel il l'a accueilli à l'aéroport. Il ferme les yeux... «Non, non, dit-il, je ne dois pas céder…» Il se détourne de la fenêtre et se met à pleurer… (à suivre...)