Le récit de Homère se retrouve dans la tradition maghrébine. Trois récits au moins ont été relevés en Algérie et au Maroc. Au début du XXe siècle, l'écrivain allemand, Frobenius, rapporte dans son recueil de contes kabyles, un récit qui ressemble beaucoup à celui d'Homère, avec un cyclope, également vaincu par un personnage rusé, non pas un roi mais un jeune garçon… Dans le récit, qui se déroule dans un cadre réaliste, le jeune garçon voyage avec un groupe de jeunes de son âge. Ils pénètrent dans une forêt profonde quand ils sont surpris par un homme d'une taille gigantesque. Il dépassait de deux ou trois têtes le plus grand d'entre eux. Il portait pour tout vêtement une peau de mouton attachée à la taille ; il avait les cheveux et la barbe hirsutes et -horreur ! - il n'avait qu'un œil planté au milieu du front. Il poussait devant lui un troupeau de moutons qui étaient également de grande taille. Le géant a offert l'hospitalité aux jeunes gens, il les conduit dans une gigantesque caverne creusée dans le flanc d'une montagne. Il fait entrer ses hôtes, puis il obstrue l'entrée de la grotte avec une grande roche, empêchant ainsi quiconque d'y entrer. Il tue un mouton, le dépèce et le fait rôtir. Puis il l'offre aux jeunes gens, tous mangent, sauf le jeune garçon. Repus, les voyageurs s'endorment. C'est alors que le monstre se saisit de l'un d'eux et le dévore, sous les yeux effrayés du jeune garçon. Les jours suivants ses infortunés compagnons connaîtront le même sort. Il ne restera plus que le jeune garçon.