Portrait n A 77 ans, il continue d'œuvrer pour la promotion de la culture du don de sang. Il a commencé à offrir son sang à l'âge de 18 ans jusqu'à 65 ans, âge limite pour cet acte humanitaire. Soulager la souffrance de ceux ayant besoin de ce liquide vital constitue sa devise dans la vie. Il a fait au total 160 dons. Kaddour Gherbi, qui est aujourd'hui le président de la Fédération nationale des donneurs de sang, ne ménage aucun effort pour servir sa cause. Infatigable, il est toujours disponible au siège de cette association du matin au soir. Ce retraité de la Sonelgaz est l'homme à tout faire : il est le secrétaire, le portier, le chauffeur, l'archiviste, le trésorier… «Pour alléger la peine des malades, je ne ménage aucun effort. C'est pour moi, une source de satisfaction morale, lorsque je contribue à la collecte de sang au profit de personnes qui en ont besoin», affirme ce septuagénaire pas comme les autres. Il a fait son premier don en 1951. «A l'époque coloniale, le donneur de sang jouissait d'une grande considération. Il bénéficiait d'une collation importante, un contrôle médical au sein de la clinique et même d'un suivi médical permanent. Le donneur et sa famille bénéficiaient d'une protection médicale», se rappelle M. Gherbi. La carte de donneur de sang offrait alors beaucoup d'avantages à l'époque. Ce traitement particulier existait en Algérie, jusqu'en 1966. «Durant ces premières années de l'indépendance, on offrait aux donneurs des steaks, du fromage, des boissons au niveau des cliniques, ce qui motivait davantage les gens à faire ce geste noble et hautement humanitaire», ajoute-t-il. M. Gherbi appelle à reprendre ces bonnes habitudes pour encourager les citoyens à offrir leur sang aux personnes dont la vie en dépend. Depuis son bureau, il n'arrête pas d'appeler les bureaux régionaux de la FADS pour les inciter à s'impliquer davantage dans ce genre d'opérations. Il envoie des communiqués à tous ces bureaux régionaux et même aux différents organes de la presse nationale afin de contribuer à la sensibilisation dans le cadre du lancement de campagnes de collecte de sang. «Tout effort que je déploie dans ce sens est une satisfaction pour moi. Je suis même allé représenter l'Algérie dans deux congrès africain et maghrébin avec mes propres moyens. Je me déplace avec ma propre voiture et je paye l'électricité et le téléphone , dans la plupart des cas, de ma poche car la subvention du ministère de la Santé est insignifiante», dit-il. La détermination de cet homme exemplaire lui a valu des récompenses au niveau national, régional et même international. La plus haute distinction au niveau international lui a été décernée en 1986 pour son implication exemplaire et ses grands efforts dans ce domaine. Il s'agit du Mérite International du Sang décerné par la Fédération internationale des organisations de donneurs de sang. M. Gherbi se dit toujours déterminé à poursuivre son «combat» pour la promotion de la culture du don de sang dans notre pays.