Constat n Une fois encore, la question du texte dans la pratique théâtrale a été abordée, jeudi, au Théâtre national. M'hamed Benguettaf, directeur du TNA et aussi commissaire du département théâtre de «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», a déploré, lors d'un point de presse, que le théâtre manque d'auteurs. Cette rencontre consistait en la remise au commissaire du département des textes devant être montés pour cette manifestation. Les textes ont été remis à M'hamed Benguettaf par Idriss Guergoua, président de la commission de lecture qui a été installée, il y a un mois, pour retenir les textes destinés à être mis en espace. M'hamed Benguettaf a déploré que le théâtre algérien souffre d'une crise d'auteurs. «Il faut se mettre d'accord, ce n'est pas une crise de textes que connaît le théâtre algérien, car les textes sont disponibles. On peut les retrouver. C'est plutôt une crise d'auteurs qu'on a», a-t-il fait constater. «Sur la trentaine de textes (34) reçus, suite à l'annonce faite dans les journaux, seulement cinq ont été retenus», a-t-il indiqué, précisant qu'il y a vraiment matière à réfléchir quant à la question de l'écriture dramaturgique. «A travers l'annonce du concours dans les journaux, nous avons voulu donner une chance aux auteurs de se faire connaître, la possibilité d'émerger au travers de leurs écrits, mais il se trouve que le résultat n'est pas celui espéré.» M'hamed Benguettaf estime, dès lors, qu'«il y a tout un travail à faire pour améliorer l'écriture théâtrale et la hisser à un niveau acceptable, et ce n'est certainement pas dans le cadre des ateliers initiés, à l'occasion, dans les festivals que cela pourra se faire. Ces ateliers servent plutôt à renforcer les aptitudes des concernés, ou encore à compléter leurs connaissances en la matière, ou bien à leur donner les rudiments de l'écriture dramaturgique.» «En fait, on ne peut pas former d'auteurs», a-t-il lancé. Car un auteur est un talent qui ne s'acquiert pas, c'est une aptitude innée. Pour sa part, Idriss Guergoua, président du comité de lecture, dira : «Si les textes restants n'ont pas été retenus, c'est parce qu'ils ne correspondaient pas aux critères et aux normes de sélection que nous avons établis.» «Ces textes, au niveau de l'écriture, manquaient de rigueur. Il y a aussi la construction dramaturgique qui était faible. Même le langage théâtral n'était pas convaincant. Tout cela a fait que ces textes ne pouvaient pas faire l'objet d'une mise en scène.» Idriss Guergoua a, en outre, indiqué que «le comité de lecture a recommandé, à cet égard, de poursuivre ce genre de concours périodiquement dans le souci de créer un cadre compétitif en termes d'écriture et de création dramaturgiques et de lancer à l'avenir des ateliers en la matière qui seront encadrés par des auteurs et professeurs spécialisés. Toutefois, M'hamed Beguettaf a tenu à souligner que parmi les textes non retenus, sept pièces ont été prises en compte pour un éventuel travail de mise en scène : «Si cependant leurs auteurs acceptent de les réécrire.» Elles seront cependant présentées, plus tard, en dehors de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011.» n Le département théâtre de «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», a retenu douze pièces durant cette manifestation. «La première représentation sera donnée le 10 janvier, et le 10 de chaque mois, une nouvelle pièce sera présentée au public», a indiqué M'hamed Benguettaf. S'exprimant sur les sept autres textes manquants, puisqu'il y en a pour le moment cinq prêts à être montés, M'hamed Benguettaf dira que le déficit sera comblé en recourant à des adaptations – à titre de précision, les cinq textes retenus pour cette manifestation sont des créations.