On ne peut que s'évertuer à jouer l'assurance en se disant qu'en matière d'hépatites, la nomenclature s'arrête à C. Un abécédaire qui ne progresse heureusement pas au-delà même si le Vidal ou ses concepteurs s'évertuent à leur tour à jouer les rabat-joie en évoquant celles médicamenteuses, alcooliques et, tiens encore… D, E, F et G. (on s'était justement déjà dit que c'était trop beau pour être vrai). Bref, il semblerait que notre foie, lequel, est-il besoin de le rappeler, a tellement de fonctions essentielles pour l'organisme, ait également beaucoup… d'ennemis, dont de nombreux virus et forcément des maladies qui évoluent avec une facilité déconcertante en cirrhose ou encore en… cancer. L'une des formes de transmission est due à la consommation d'eau ou d'aliments souillés par des matières fécales. Cela ne vous dit rien ? Et que si ! Tout d'abord, à l'approche des grandes chaleurs une bonne partie des maraîchers et autres planteurs d'occasion ont très peu de scrupules et n'hésitent donc pas à arroser leurs jardins à l'aide d'eaux usées alors que les populations, quand elles ne vivent pas dans des bidonvilles érigées sur des bords d'oued, s'alimentent auprès de bornes-fontaines de hameaux parfois douteuses parce qu'en concomitance avec les animaux qui ne sont déjà pas épargnées par les mauvaises connexions entre réseau d'eau potable et celle dite de rejet domestique. Malgré tout cela et malgré surtout les grandes chaleurs pour lesquelles est réputé notre pays, concédons que, si les hépatites sont omniprésentes, elles ne sont pas autant que cela spectrales et puis tous les moyens existent maintenant pour les contrer et sur tous les plans, à commencer par la vaccination. Et puis, il ne faudrait pas oublier qu'avec un traitement assidu et respecté il n'est plus, quelles que soient la nature du virus et la gravité de l'atteinte, quasiment exclu d'en guérir. En tout état de cause, le commun des mortels retiendra que, pour une maladie qui se décline par des lettres d'alphabet, entre la foi et le foie, le décalage est énorme. A. L.