Birkhadem Rachid, 33 ans, est arrêté et écroué pour homicide volontaire le 18 octobre 2001. Il était 13 h au quartier El-Djamila quand Salim, debout près du garage familial, voit deux mobylettes se garer à quelques mètres de lui. Il reconnaîtra les conducteurs, des voisins, mais il était à mille lieues de se douter de ce qui allait se passer. L?un d?eux s?approche de lui et d?un mouvement leste tira de sa ceinture un poignard pour aussitôt lui assener un coup au niveau du cou. Le malheureux s?écroula. Transporté d?urgence à l?hôpital, il rendra l?âme durant le trajet, l?enquête fut facilitée par le fait que ce crime s?est passé en plein jour et à une heure de grande affluence, le meurtrier, habitant le quartier, fut aussitôt identifié. Rachid, 33 ans, sera aussitôt arrêté et écroué pour homicide volontaire, une deuxième personne, Mourad, 30 ans, qui accompagnait le principal accusé, sera également arrêtée et écrouée pour complicité de meurtre. Le jour du procès Rachid reconnaîtra les faits retenus contre lui, mais déclarera que la victime, un malfrat connu de tous, l?avait agressé avec d?autres personnes une semaine avant. Il expliqua qu?ils l?avaient roué de coups avant de faire main basse sur sa mobylette et ses papiers. Il déclarera qu?il avait été hospitalisé durant plusieurs jours à la suite de blessures au niveau de la tête, tout en précisant que son médecin lui avait délivré un certificat d?incapacité de travail de 21 jours. Il ajoutera qu?une fois rétabli, il était allé réclamer son bien à son agresseur qui ne lui restitua que la mobylette. L?accusé continuera sur sa lancée en faisant remarquer que c?est la peur au ventre qu?il s?était présenté, ce jour-là, devant le garage de la victime et qu?il s?était muni d?un couteau pour se défendre. Le juge, d?un ton ironique l?interrompit pour lui faire savoir qu?on ne se munit pas d?un couteau de boucher pour uniquement se défendre avant d?ajouter qu?il n?aurait pas pu mieux se protéger. L?accusé déclarera qu?il n?avait brandi son arme que quand il a vu la victime porter la main à son veston, «j?ai vu ma dernière heure arriver». A la question de savoir s?il était seul au moment des faits, il répliquera par l?affirmative. Appelé à la barre, le deuxième accusé, en l?occurrence Mourad, niera avoir participé au crime. Il dira qu?il ne faisait que passer dans le coin quand l?irréparable s?est produit. Mais le témoignage de deux personnes qui se trouvaient sur le lieu du crime le contredira. Elles déclarèrent que les deux mis en cause étaient arrivés en même temps à bord de deux motos ; Salima, la s?ur de la victime, dans son témoignage, déclarera que, quelques jours avant le drame, le principal accusé était venu demander plusieurs fois après son frère «la victime» et ce, brutalement. L?accusé essaya de riposter, ce qui mettra le juge en colère tout en lui rétorquant que la justice d?ici-bas était en train de le juger en attendant le Jugement suprême. Dans sa plaidoirie, l?avocat de la partie civile déclarera qu?il était clair que l?accusé cherchait par tous les moyens possibles à s?innocenter, «il était armé d?un poignard alors qu?il était soi-disant en convalescence !». Il ajoutera que quand quelqu?un craint une personne, il ne va certainement pas frapper à sa porte, mais au contraire fait tout pour l?éviter. Le procureur insistera, lors de son réquisitoire, sur le fait que l?accusé au passé chargé a ciblé une partie très vulnérable du corps : le cou. Il ajoutera qu?il aurait dû laisser à la police le soin de régler cette histoire de vol «au lieu de cela, il s?est fait justice lui-même». Il requiert à son encontre 20 ans de prison ferme et préféra laisser à la justice le soin de définir la responsabilité du deuxième accusé. L?avocat de la défense du principal accusé déclarera que la victime était morte à la suite de ses blessures avant d?ajouter que son client n?avait pas agi gratuitement, mais qu?il y avait des antécédents à cette affaire, son client ayant fait l?objet d?une agression une semaine auparavant. Il terminera sa plaidoirie en déclarant que la victime n?avait rien d?un enfant de ch?ur avant de demander que son client soit jugé pour coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Le 27 février 2004, la cour ne l?entendra pas de cette oreille, Rachid, reconnu coupable d?homicide volontaire, écope de 15 ans de prison. Quant au deuxième accusé, il devra passer 5 ans en prison pour complicité.