Résumé de la 136e partie n La Gestapo renouvelle son appât : cette fois-ci, un complice de Petiot se fait prendre. Il donne aussitôt le nom et l'adresse du docteur qui est arrêté. Petiot est traîné dans les locaux de la Gestapo. On le remet à Friedrich Berger qui sourit en le voyant dans un piteux état. — Ainsi, le docteur Eugène c'est vous, docteur Petiot ? Petiot, très pâle, garde le silence. — vous étiez connu des services de police, avant la guerre, vous étiez le docteur des drogués et vous pratiquiez des avortements... Et voilà que vous aidez des criminels à s'enfuir... — Je n'ai rien fait de tout cela, dit Petiot. Le front de Berger se plisse. — Autrement dit, vous refusez d'avouer, de donner le nom de vos complices ? — Je suis innocent ! — C'est ce que nous allons voir ! Les coups se mettent à pleuvoir. Mais Petiot refuse toujours de parler. — je ne sais rien, je ne peux rien vous dire ! Berger se met en colère. — C'est bien, dit Berger, nous allons utiliser des moyens plus musclés. Il est torturé mais il ne dit rien. Son visage ne change même pas d'expression quand les lames des nazis charcutent sa chair. Il est vrai que Petiot, ainsi que l'avaient établi les rapports des psychiatres, avant la guerre, est insensible à la douleur. — je ne sais rien, je ne sais rien ! ne cesse-t-il de répéter. Cependant, à la rue des Saussaies, dans un autre bâtiment de la Gestapo, Jodkum apprend l'arrestation du docteur Eugène, alias Petiot. Il est furieux que ses collègues aient réussi là où il avait échoué. Mais il ne perd pas son temps et fait tout pour récupérer le prisonnier. — je vous tiens, Petiot, vous allez tout me dire sur votre réseau. Commencez par me dire ce qu'est devenu Dreyfus. — Je ne connais personne de ce nom, répond Petiot. — Je vous averti que je ne plaisante pas, dit Jodkum. Comme Petiot refuse toujours de parler, il est torturé. Il tient le coup et c'est un homme mi-conscient, le au corps ensanglanté, qui est conduit à la prison de Fresnes. Ses codétenus, qui sont des résistants, se précipitent pour lui porter secours. — Je n'ai rien dit, dit-il, ils ne sauront rien du réseau d'évasion : un réseau qui liquide également les traîtres... — vous êtes un héros ! disent les deux hommes, admiratifs. Mais la Gestapo ne lâche pas prise. Le lendemain, Jodkum et Berger viennent pour l'interroger. Les deux hommes, naguère rivaux, ont décidé de collaborer pour arracher les vers du nez à celui qu'on prend pour un grand résistant. — Parlez, Petiot ! Mais ni les menaces ni les tortures (on lui a notamment scié les dents et écrasé la tête dans un étau) n'ont eu raison de lui. Il est de nouveau reconduit dans sa cellule, annonçant à ses codétenus : — je n'ai pas parlé ! (à suivre...)