Conservation n La préservation de la région doit être concomitante avec le développement du tourisme dans le massif montagneux du Djurdjura. La protection de l'environnement montagnard du Djurdjura est une préoccupation de tous les jours... Ce massif offre, en effet, une grande diversité d'espèces animales et végétales qui est agréable à voir à la condition d'être respectées. Les pouvoirs publics et même les habitants ambitionnent, et ils ne s'en cachent pas, de voir cette région devenir un véritable pôle touristique avec le même attrait que suscite le Sud algérien. Il reste à savoir comment arriver à créer une réelle activité touristique dans le massif montagneux du Djurdjura sans porter atteinte à son authenticité ? C'est d'ailleurs la difficulté à gérer et à neutraliser les dégâts sur la nature qui rend des responsables du secteur sceptiques sur la question du lancement d'une réelle activité touristique dans la région. «Le tourisme de montagne n'est pas sans effets dégradants. Les gens ne respectent pas encore la nature», nous confie le directeur du parc national du Djurdjura, M. Melbbai. Des effets dégradants peuvent altérer, voire détruire la faune et la flore du parc, créé en 1983, date à laquelle il protégeait déjà 600 variétés végétales et 100 espèces d'oiseaux, à l'instar de l'aigle royal, le vautour et le gypaète. Pour éviter d'en arriver à de telles extrémités, M. Belahmer, directeur du tourisme à la wilaya de Tizi Ouzou, estime qu'il faut établir un plan d'organisation des activités touristiques aussi bien en montagne que dans d'autres sites afin de réduire au maximum l'impact dégradant. «Le tourisme de masse est destructeur et il est impératif d'éduquer les populations en leur apprenant que le geste le plus simple, comme celui de jeter une canette de bière sur le sol ou arracher une plante, peut être dangereux», nous dit pour sa part M. Tabeche. Et d'ajouter qu'il vaut mieux adopter un tourisme participatif afin de parvenir à une meilleure protection de l'écosystème. Drainer une énorme foule à Tikjda, c'est ce qu'a réussi à faire l'édition expérimentale du festival de Tikjda à fin mars dernier. Une idée originale mais peut-être pas assez étudiée. Le chargé de communication au niveau du ministère du Tourisme estime à propos de cette manifestation : «C'est important d'organiser ce genre d'événements mais pas n'importe comment. C'est une première expérience que nous allons minutieusement étudier pour la revaloriser à l'avenir.» Pour M. Tabeche, qui a longtemps vécu dans cette majestueuse montagne : «Le festival du Tikjda est une réelle catastrophe pour la nature.» Il précise : «A l'heure ou des centaines d'espèces disparaissent, nous pouvons aisément imaginer les effets d'un tel festival.» Développer une activité touristique dans le Djurdjura est plus que primordial mais le maintien et le développement de la biodiversité, un des piliers du développement de la montagne, sont des actions essentielles qui doivent être menées en parallèle pour préserver l'environnement.