Habitude n En famille autour d'une meïda avec thé, café et pâtisseries algéroises, dehors entre amis ou devant la télévision, beaucoup d'Algériens veillent jusqu'à une heure tardive de la nuit. Les visites aux familles s'intensifient durant les veillées du ramadan, une habitude bien ancrée dans les traditions algériennes. Pour les «vieux», ces veillées quoique moins fréquentes qu'autrefois, vu l'avènement technologique, l'arrivée des téléphones portables et la télévision, qui ont contribué à isoler les individus, leur rappellent «le bon vieux temps», où les visites familiales redoublaient d'intensité durant ce mois. Ces visites servent à resserrer les liens familiaux et amicaux. «Même si les familles ne se voient pas aussi souvent qu'avant, ces visites ont gardé leur charme», dit Mokrane, instituteur à Alger. «On oublie nos cousins, voisins et amis le reste de l'année vu que tout le monde court derrière son pain quotidien, mais pendant le ramadan on se souvient de nos frères, sœurs, etc., alors on leur rend visite de temps en temps durant le mois», a-t-il ajouté. Certaines familles, notamment celles vivant dans les villes et ayant un véhicule, préfèrent sortir après la rupture du jeûne pour prendre l'air, mais aussi pour faire du shopping, d'autant plus que de nombreux magasins rouvrent après le f'tour. A Alger, El Biar et Bab Ezzouar de nombreux magasins accueillent un nombre considérable de clients qui viennent faire des achats ou juste du lèche-vitrine. Par ailleurs, la gent masculine préfère les terrasses des cafétérias, lieu de rencontre par excellence entre amis. Sirotant des thés, cafés et différentes boissons et passant d'un sujet à un autre, leurs discussions durent parfois jusqu'à ce que le propriétaire décide de baisser rideau. Un autre rendez-vous est donné pour le lendemain. Les férus de l'internet préfèrent, durant ce mois sacré, passer de longues heures de la journée à surfer, notamment ceux qui ont la chance de disposer de ce moyen de communication chez eux. Ainsi, naviguant de site de discussion à un autre, ces irréductibles du virtuel passent des journées entières face à leurs écrans. Et ceux qui n'ont pas l'internet chez eux, les cybercafés, qui ouvrent leurs portes après le f'tour, deviennent alors leur destination favorite. D'ailleurs, à l'occasion du mois sacré, les offres sont intéressantes, et ce pour attirer plus de clientèle. En effet, certains d'entre eux baissent leurs tarifs pour ceux qui se connectent à partir de 20 h et proposent même de passer des nuits «blanches» au cyber contre 100 DA seulement.