Résumé de la 2e partie n Jenny Weiss épouse le baron de Radhen. Lors d'une représentation, la baronne et son cheval Czardas font une chute sur le sol... Jenny se dégage d'un mouvement gracieux. Czardas, mû par l'instinct d'une bête de spectacle, se remet sur ses jambes et lance même une petite ruade. La foule applaudit à tout rompre l'écuyère et sa monture qui saluent d'une courbette de grande élégance. Jenny regagne les coulisses, le cœur battant. — Madame la baronne, bravo, bravo, bravo ! Quelle magnifique idée, cette chute spectaculaire! Je vous offre un contrat de six mois si vous pouvez renouveler cela tous les soirs. C'est d'un dramatique ! J'en tremble encore ! Jenny a du mal à convaincre le directeur des Folies-Bergère : la chute était un accident et il lui faudrait des mois de travail pour arriver à la reproduire sans danger pour elle comme pour son cheval. Tant pis. D'ailleurs sa tournée internationale est programmée depuis longtemps. Valdemar et son épouse s'élancent vers de nouveaux publics, vers de nouveaux admirateurs, vers de nouveaux duels. Valdemar aurait dû se méfier : la tournée les amène à Turin. Même si les Italiens du Nord sont plus raisonnables que ceux du Sud, ce sont à nouveau des tonnes de fleurs, de déclarations d'amour. Le baron, agité comme un chien enragé, multiplie les cartels. Au sabre, au pistolet, à ce qu'on voudra, pourvu que son honneur soit lavé. Jenny, sage comme une image, malgré la confiance qu'elle a dans les talents de duelliste de Valdemar, s'inquiète pour les oreilles et pour la vie de celui qu'elle aime tendrement. Valdemar enrage... contre tous les Turinois de sexe masculin. Il cite à l'aurore l'offenseur outrecuidant. Puis, il envoie ses témoins aux témoins de l'adversaire. Et aux témoins des témoins, puis aux témoins des témoins des témoins. Il défie Turin tout entier... Puis, tout Florence. Rome et Naples n'ont qu'à bien se tenir... Et il finit par se faire percer le gras du bras. Un témoin qui veut calmer le jeu se retrouve assommé d'un formidable coup de poing. Un autre amoureux doit signer un «aveu d'incorrection manifeste» sous peine de sanctions. Mais Valdemar n'est pas le seul à surveiller la vertu de la baronne de Radhen. Un soir, un admirateur italien, assis au premier rang du cirque, s'enthousiasme jusqu'à jeter un bouquet de roses pourpres sur la piste. Le bouquet tombe aux pieds de Czardas qui se jette les sabots en avant pour écornifler l'impudent. Une dame voit son chapeau fleuri voler dans les airs. Jenny est surprise de cet inexplicable incident. Il est temps de quitter l'Italie et son sang trop bouillant. Direction Lisbonne. Pour garder sa forme et son style désormais légendaires, Jenny de Radhen multiplie les exercices et les répétitions. Elle tente toujours de nouvelles figures impressionnantes en diable. Czardas se cabre, jenny se jette en arrière au mépris des lois les plus évidentes de l'équilibre. Un soir, à Porto, Valdemar a de nouvelles raisons de s'énerver. Le feld-maréchal danois est là, toujours aussi pressant, toujours aussi arrogant. Jenny ne lui laisse aucun espoir. Il faut abandonner le Portugal pour l'Espagne. A Barcelone, le Danois est déjà là. Il change alors de tactique : — Baronne, belle baronne, douce baronne, vous avez devant vous un homme au bout du rouleau. Mes folies m'ont conduit à la ruine. Je n'ai plus l'espoir de vous servir mais j'implore de votre bonté une ultime faveur. Faites-moi engager dans votre tournée. Je ferai n'importe quoi. (à suivre...)