Résumé de la 3e partie n Le feld-maréchal danois fait une cour assidue à Jenny, cela suscite la jalousie du baron qui le provoque en duel... Nouveau refus de Jenny, nouveau départ. Valdemar, quant à lui, a été touché par la détresse manifeste du Danois. Jusqu'à ce que les Radhen parviennent à Clermont-Ferrand, dernier endroit où ils pourraient s'attendre à un drame quelconque. C'est compter sans l'obstination du Danois. A Clermont, il est là, requinqué, assis au premier rang. Jenny se trouble un peu : «M'aimerait-il vraiment ?» C'est le genre de question qu'une écuyère de haut vol ne peut se permettre en plein exercice. Elle est si perturbée qu'elle doit abréger son numéro. Quand elle regagne sa loge, le Danois est là. Valdemar aussi. C'est le Danois qui perd son sang-froid et... frappe Valdemar à coups de canne ! Ce que le feld-maréchal n'a pas prévu ou a sous-estimé c'est que le baron de Radhen, fort de ses droits et de sa jalousie, se promène toujours armé. Le feld-maréchal n'a même pas le temps de réaliser qu'il reçoit six balles dans le corps. Il expire tandis que la fanfare du cirque exécute un air entraînant. Mais, fanfare ou pas, il y a mort d'homme. Les crimes passionnels ne sont pas monnaie courante en Auvergne. On arrête le baron justicier de son honneur et on le met en prison. La presse s'empare du scandale et Valdemar est traîné devant la cour d'assises de Riom. Cependant, après le récit du harcèlement du Danois, il est acquitté à la grande satisfaction de son épouse et de tous les cocus du canton. Il ne reste plus à Jenny qu'à repartir vers de nouveaux triomphes. Bien malgré elle, une réputation sulfureuse de femme «pour qui l'on tue» la précède. Ses cachets augmentent et son public aussi. A Paris le directeur du Châtelet, établissement réputé pour l'audace et la modernité de ses mises en scène, lui offre le rôle de Mazeppa dans une pièce intitulée Les Pirates de la steppe. Mazeppa est un héros ukrainien du XVIIe siècle. Ce beau jeune homme, célébré par Victor Hugo, aurait été surpris en flagrant délit d'adultère et attaché, pour sa punition, nu sur un cheval sauvage. Jenny, en collants couleur chair, fait un Mazeppa troublant. Elle escalade avec Czardas des montagnes escarpées de carton-pâte et chacun s'attend à la voir se tuer dans une chute de plusieurs mètres. Le public hurle de terreur, Valdemar est épuisé de fierté et de bonheur. Mais l'Europe continue de réclamer son héroïne équestre. Après Paris c'est Berlin qui l'acclame. Pourtant la capitale prussienne ne sera pas pour Jenny la ville du bonheur : Valdemar, son géant barbu, ferme définitivement ses beaux yeux clairs après une douloureuse maladie. Jenny est désormais veuve. — Ma pauvre chère baronne, qu'allez-vous devenir à présent ? — Quelle question ! Depuis des années je fais mon métier avec passion et un certain talent. Valdemar, mon cher époux, m'a accompagnée. Pour lui, pour mon public, pour mon art, je vais continuer à porter haut le nom de Radhen. C'est donc l'Europe centrale qui admire la baronne de Radhen à qui le noir va si bien. Prague, Budapest sont conquis. L'Espagne la réclame et la baronne vient faire admirer sa classe et son élégance aux Andalous à qui on ne la fait pas en matière équestre. Après Malaga, elle remonte vers Valence. Combien de temps va-t-elle continuer sa carrière ? La réponse à cette question lui est bientôt donnée. (à suivre...)