Exaspération n Yamina pointe vers elle un doigt chargé de menaces. Une façon de lui montrer qu'elle l'a avertie et qu'elle se désengage de ce qui pourrait lui arriver. Yamina frappe doucement à la porte et se retire aussitôt, prête à redescendre les marches qui l'ont conduite jusqu'à l'étage. La porte s'ouvre. Une jeune femme apparaît. — Maman, c'est toi ? Mais pourquoi ne montes-tu pas ? — Je veux d'abord savoir si ton mari n'est pas là ! — Maman, voyons… — Fatiha, nous avons déjà parlé de cela, alors dis-moi si ton mari est là ou non ? La jeune femme secoue la tête, comme si ces propos lui sont pénibles à entendre et dit, sur un air de lassitude : — Il n'est pas là, maman… Yamina fait un pas en avant. — Tu es sûre ? — Mais oui maman... Yamina entre, elle embrasse sa fille sur les deux joues et lui donne le sachet de fruits qu'elle a apporté. — Il ne fallait pas… — C'est pour les enfants ! Elle va au salon et prend place dans un fauteuil. — Vas-y, dit-elle, raconte… — Que veux-tu que je te raconte ? demande Fatiha qui sait bien de quoi parle sa mère. — Eh bien, dit Yamina, renfrognée, dis-moi ce que ton diable de mari t'a encore fait ! Tu ne vas pas me dire qu'il t'a laissée tranquille depuis que je t'ai vue ? Fatiha baisse la tête, honteuse, et ne répond pas. — Il s'est encore disputé avec toi ? dit la mère en colère. — Non, non… — Si, si… Elle se lève. — Je commence à en avoir assez de lui ! Je vais tout dire à ton père et à tes frères. — Non, non, dit Fatiha, ce sont des disputes sans importance… Il faut dire que moi non plus je ne suis pas commode… — Toi, pas commode ? Tu le supportes depuis de nombreuses années et lui n'arrête pas de te faire des misères ! — Je te dis que ce n'est pas grave, et puis actuellement il est fatigué, malade… — Tant mieux, au moins il ne t'importunera plus ! — Ne dis pas cela, maman, je ne veux pas qu'il souffre… C'est mon mari et le père de mes enfants ! Yamina pointe vers elle un doigt chargé de menaces. C'est une façon de lui montrer qu'elle l'a avertie et qu'elle se désengage de ce qui pourrait lui arriver. — Toi, tu l'aimes toujours, n'est-ce pas ? Eh bien, je ne dirai rien ni à ton père ni à tes frères. Continue à le supporter mais ne vient pas te plaindre à moi ! Fatiha baisse de nouveau la tête, honteuse. (à suivre...)