De notre bureau : Succès n A 160 DA le kilo cette année, elle continue à trôner sur les tables des familles même si on entend que la zlabia de «P'tit police» à Blida, croustillante et beaucoup moins volumineuse, lui dispute la première place. Qui n'a pas goûté à la fameuse zlabia de Boufarik durant le ramadan ? Rares pourront l'affirmer parmi ceux qui habitent dans un rayon de moins de 100 km. Que dire lorsqu'on apprend que des voyageurs vers la France et le… Canada se sont arrangés pour l'emporter dans leurs bagages ? Un tel succès n'est pas venu tout seul ! Aksil, une famille reconnue pour la paternité presque certaine du label, se retranche derrière un mutisme «royal» dès qu'on tente d'avoir une explication sur le manque de pression constatée aux abords de la maison perpendiculaire au désormais ex-marché arabe zenqet el-arab d'où furent chassés depuis quelques mois tous les revendeurs. A la sortie nord de la ville de Boufarik, tout juste en face de la maison d'arrêt, d'autres spécialistes de cette préparation à base de semoule la vendent à longueur d'année. A 160 DA le kilo cette année, elle continue à trôner sur les tables des familles même si on entend que la zlabia de «P'tit police» à Blida, croustillante et beaucoup moins volumineuse lui dispute la première place. «Du moment que ça reste au niveau de Blida, nous ne devons pas nous disputer», précise un des héritiers de la spécialité à Blida, tout près de la placette principale des postes et télécommunications, à Bab Sebt. Si les Chenoun et les Aksil y ont excellé à Boufarik, les Hamadi, Boussad, Setofe et Larbi ont eu leur moment de gloire à Blida. Reste que la Chambre des arts et métiers pour la wilaya de Blida devrait se pencher sur la perspective de versement des diverses recettes au patrimoine de la région et le protéger de toute altération. Brevet et paternité pourront alors être précisés et inscrits avant d'être enregistrés afin que le label soit défendu un peu partout. L'idée a germé dans l'esprit d'une jeune psychologue, Amina, qui a entamé les démarches afin de dresser un historique sur cette spécialité. «Le nom même de cette recette prête à confusion et trois à quatre versions existent déjà sans parler des multiples formes que prend cette friandise et que nous trouvons dans les étals», précise Amina. Soirées ramadanesques Rares sont les familles qui ne sortent pas durant les soirées du mois de ramadan à travers les quartiers et cités de la ville de Blida. Taraouih, visites familiales, soirées musicales et parfois les trois occupations à la fois pour nombre d'entre elles. «J'aime bien faire un tour après la prière et emmener mes enfants rendre visite à mes propres parents ou ceux de mon mari et, le week- end, nous le réservons aux soirées du Club hippique», affirme une mère de 4 enfants, très heureuse de se retrouver dehors. «Nous nous devons de sortir afin de fuir la chaleur et la ‘'prison'' qu'est la cuisine», précise une jeune fille, étudiante obligée par sa mère à «tremper ses mains dans le pétrin». «Comment préparer nos filles à gérer leur propre foyer ? Il n'y a que la période du mois de ramadan qui est propice à l'apprentissage», dira sa mère. Amara-Youcef et Mustapha-Ben-Boulaïd sont deux grandes avenues parallèles où on retrouve les revendeurs attitrés de glaces et crèmes. Des queues se forment dès 22h et jusqu'à minuit avant que les employés ne puissent «souffler». A l'hôtel Ansar, les soirées musicales continuent sans interruption et les vagues de mélomanes ne cessent d'affluer. Il faut dire que le programme préparé par la commission culturelle de l'apc de Blida change et s'améliore au fil des jours. Hamdi Bennani, Kamel Bourdib, Mehdi Tamache, Mohamed Matar et Farès Zoheir ont été parmi les vedettes ayant drainé le plus de monde. Il y eut même des mécontents, celles et ceux qui n'avaient pas su dès le premier soir que l'animation était au programme dans la ville de Blida. Du théâtre pour les petits durant le jour chaque samedi et le passage de la tournée du théâtre régional de Tizi Ouzou au niveau de la salle Touri ont eux aussi ramené la foule qui demandait encore davantage d'animation au niveau de cette salle, sise au centre de Blida et qui n'ouvre pas souvent ses portes au public. De mystérieuses jeunes mendiantes l De jeunes demoiselles, parfois très charmantes, occupent depuis le début du mois de ramadan des points stratégiques de la ville de Blida, à la recherche d'âmes charitables. N'atteignant pas l'âge de vingt ans, elles demandent «gentiment» qu'on veuille bien leur accorder un peu d'attention à travers des pièces ou des billets de banque. Comment se trouvent-elles là ? Qui les a ramenées ? Elles ne discutent pas et refusent d'entamer le dialogue. Elles ne sont nullement inquiétées par les services de sécurité ou ceux de l'action sociale et nul citoyen n'ose alerter les pouvoirs publics. Elles arrivent en même temps, une demi-heure après la rupture du jeûne, et occupent des endroits d'où elles ne bougent plus jusqu'à minuit. D'où viennent-elles ? Ont-elles des parents ? Pourquoi sont-elles curieusement du même âge ? Qui les commande ? Où habitent-elles ? Le mouvement associatif devrait sans doute se pencher sur la question et sensibiliser les pouvoirs publics. Ces jeunes algériennes pourraient apprendre des métiers, compter sur soi à travers des formations et surtout être protégées de toute déviation ou exploitation. Compteurs à nu l Remarqué au niveau de l'avenue Amara-Youcef, un compteur électrique appartenant à la Société de distribution du Centre, filiale de la Sonelgaz, se trouve par terre, exposé à tous les aléas météorologiques et faisant courir de graves dangers aux passants. Le commerçant se trouvant à proximité déclarera avoir déjà alerté les services compétents sans que ces derniers ne daignent «corriger» une faute qui leur incombe. Si le compteur demeure la propriété de la société de distribution, elle se doit alors d'en prendre soin et de protéger les citoyens de tout danger. Des plantes ont poussé et l'eau provenant de différentes fuites passe juste à côté, faisant faire des détours aux piétons. Faudra-t-il un drame pour qu'on intervienne enfin ? La prévention des dangers doit être une lutte permanente. Culture : El-Fen oua El-Adeb depuis 1948 Soixante-deux années d'existence et une persévérance qui en dit long sur la volonté de la famille Mahieddine de perpétuer un art et de l'imposer dans les cercles culturels de toute une région, la Mitidja, si ce n'est le territoire national. Née sous l'impulsion du regretté Mahieddine Mohamed, dit Salhi, avec son frère Abdelkader et leur oncle Hadj Mahfoudh, l'association a formé des centaines de musiciens et ammi Salhi en demeurera le président jusqu'à sa mort, en 2004. Le relais fut alors assuré par son fils Abdelhafidh qui a rajouté le genre malouf à la sanâa déjà enseignée aux côtés du aroubi et du haouzi. Répondant aux reproches qui ont été faits par quelques récalcitrants à l'enseignement du malouf à Blida, M. Mahieddine trouva tout simple de préciser : «nous nous devons d'échanger nos genres à travers le territoire national et nous sommes tout contents lorsque nous apprenons que des associations de l'est du pays s'entraînent à l'aroubi, et la réciprocité doit être de mise.» Ainsi, El-Fen oua El-Adeb s'affirme dans le genre malouf : un genre pour lequel elle a reçu dernièrement le prix d'encouragement au festival du genre à Constantine et le second prix pour l'école de formation. «MM. Fergani et cheikh Dersouni prennent des morceaux des genres aroubi et andalou, à nous de faire de même dans le genre dans lequel ils excellent», précise encore M. Mahieddine. 45 membres forment l'association El-Fen oua El-Adeb : une association qui multiplie les sorties à travers le territoire national, étant passée jeudi dernier à Skikda après être montée sur scène à l'hôtel Ansar de Blida mardi. Deux chefs d'orchestre, dont une jeune fille ne dépassant guère les 16 ans, Kourou Lynda, et Mourad Aymor, dirigent des virtuoses dont la majorité n'atteint pas 18 ans. C'est la force de cette association qui impose le respect dans le firmament de la musique andalouse algérienne.