Indices n Les derniers jours de ramadan ont déclenché le compte à rebours pour la fête de l'Aïd el-Fitr que les familles attendent impatiemment et redoutent en même temps ! La ville de Jijel et ses environs vivent déjà une fébrilité festive comme en témoigne l'ardeur commerciale constatée au niveau des magasins et des grandes surfaces. Les premiers indices de l'Aïd sont palpables à travers l'activité des pâtissiers qui, bien qu'ayant travaillé sans relâche pendant le ramadan opèrent actuellement un «forcing» pour la production de l'énorme assortiment de gâteaux garnissant abondamment les magasins et les vitrines. Il est vrai qu'à Jijel, la tradition veut que la famille prépare ses propres gâteaux maison, mais des familles, de plus en plus nombreuses, font allègrement fi de cette «corvée» et passent commande chez leur pâtissier attitré. Dans ces magasins qui ont pignon sur rue, d'où se dégagent les appétissants effluves de gâteaux aux appellations aussi bizarres qu'étranges, le client a l'embarras du choix et en aura surtout pour son porte-monnaie. Les pâtissiers de l'antique Igilgili jouissent, depuis toujours, d'une solide réputation dans l'art de concocter ces gâteaux si délicieux au palais et qui s'arrachent, d'autant que nombre d'entre eux rivalisent d'ingéniosité pour confectionner des gâteaux qui mettent les papilles à rude contribution. Par ailleurs, magasins d'alimentation générale et superettes, fermés en fin d'après-midi, se remettent à fonctionner à plein régime après le f'tour pour recevoir une nombreuse clientèle, constituée majoritairement de femmes. Les ingrédients destinés à la fabrication du gâteau de l'Aïd attirent beaucoup de monde ces derniers jours. Et les prix, même s'ils ont enregistré une légère augmentation, n'ont pas découragé les consommateurs à charger leurs caddies de farine, sucre, confiture, vanille, et autres intrants pour préparer ces confiseries à offrir aux visiteurs le jour de l'Aïd. «Nous sommes habitués à ce genre de dépenses, un passage inévitable», glisse avec un haussement d'épaules parlant un client qui a visiblement trop déboursé. De leur côté, les marchands de fruits, comme sur le pied de guerre en cette veillée d'armes, se frottent les mains. Comme à l'accoutumée, avec l'avènement de l'Aïd, les prix vont inévitablement connaître des pics. Les magasins de vêtements sont, quant à eux, richement fournis et les clients, généralement accompagnés de leur progéniture, ne trouvent rien à dire, sinon réclamer un rabais pour acheter tel ou tel article, le plus souvent «made in».