Le réalisateur Claude Chabrol, un des créateurs de la Nouvelle Vague et satiriste inlassable de la bourgeoisie, est mort dimanche, après avoir donné au cinéma français certains de ses plus grands films des 50 dernières années. Le réalisateur du Beau Serge, de Violette Nozière, de La Cérémonie ou encore de Merci pour le chocolat est né le 24 juin 1930 à Paris. Figure de la Nouvelle Vague avec François Truffaut et Jean-Luc Godard, Claude Chabrol, amateur de polars, d'humour grinçant et de bonne chère, avait reçu la Caméra de la Berlinale 2009 pour l'ensemble de sa carrière. Claude Chabrol symbolisait un cinéma «à la française», à la fois psychologique et social, le plus souvent réalisé sur un ton sarcastique. Il dépeint avec cruauté et gourmandise les mœurs de la bourgeoisie française de province avec ses scandales étouffés sous une respectabilité de façade, n'hésitant pas à forcer le trait jusqu'à la limite de la noirceur absolue. Il cultivait une passion pour les actrices. Ce sont d'ailleurs souvent les femmes qui ont été les véritables héroïnes de ses films. Avec Violette Nozière (1978), l'empoisonneuse parricide des années trente, il contribuera à révéler le talent de l'actrice Isabelle Huppert. Claude Chabrol lui confiera le rôle principal dans cinq autres films dont Une affaire de femmes (1988), La Cérémonie (1995) et Merci pour le chocolat (2000). Il a partagé plus de quinze ans de sa vie avec une de ses comédiennes favorites, Stéphane Audran de 1964 à 1980. Elle a tourné dans une vingtaine de ses films et lui a inspiré certains de ses plus beaux personnages (Les Biches, La femme infidèle, Le boucher, Betty, etc.).