Résumé de la 162e partie n Après avoir entendu les témoins à charge, on entend les témoins à décharge, dont un ancien codétenu de Petiot qui le décrit comme un homme d'un rare héroïsme. Le procès tire sur sa fin. Le 4 avril 1946, maître Floriot, l'avocat de Petiot, prononce sa plaidoirie. Le moment est très attendu parce que l'avocat est connu pour son éloquence. C'est aussi l'avocat des causes difficiles, voire désespérées et l'on se demande s'il peut encore sauver Petiot de la guillotine. «Mon client était avant d'être accusé de crimes, dit-il, un homme aimé et respecté de tous : son passé est là pour en témoigner...» Il rappelle son enfance et son adolescence, marquées par la mort d'une mère qu'il aimait, ses efforts à l'école et sa volonté de réussir dans la vie. Et il a réussi puisqu'il est devenu le médecin qu'on connaît. Des témoins pour parler de la compétence, du dévouement et de la générosité du docteur Petiot ? L'avocat peut en produire des dizaines... A Villeneuve-sur-Yonne comme à Paris, il s'est fait beaucoup d'amis et de partisans ! Son rôle dans la Résistance ? en dépit de tout ce qui a été dit, il a réellement été un résistant ! N'a-t-il pas été arrêté par les nazis alors qu'il tentait de faire évader des gens ? N'a-t-il pas été jeté en prison puis torturé ? son corps porte encore les séquelles des sévices qu'il a subis, et il y a le témoignage de ce codétenu, résistant, puis déporté, qui a été témoin des souffrances subies par Petiot.» Comme Petiot, l'avocat crie au complot monté durant l'occupation par les Allemands et leurs complices français pour perdre un authentique résistant ! «Les cadavres de la rue Le sueur ? Petiot a reconnu avoir exécuté des gens mais uniquement des nazis et des collaborateurs, les autres meurtres, il n'en est pas responsables puisqu'il était en prison ! Comment peut-on accuser un homme aux mains des Allemands ?» L'avocat relève des contradictions dans les déclarations des témoins, note les accusations sans preuve et à la fin il demande l'acquittement et la réhabilitation de son client ! «Ne condamnez pas un innocent, quelqu'un qui s'est mis toute sa vie au service des autres et a risqué sa vie à plusieurs reprises pour sauver ceux qui étaient menacés !» Des contradictions dans les témoignages ? Des lacunes ? Le président Léser le reconnaît mais il y a tant d'autres faits, tant de détails qui établissent la culpabilité de Petiot ! Avant de passer aux délibérations le président donne la parole à l'accusé. — Si vous avez quelque chose à ajouter pour votre défense... Petiot se lève, le visage empourpré. — Oui, dit-il, je voudrais m'adresser au jurés... Il se tait un moment, comme pour entretenir le suspense, puis fait sa déclaration. — Messieurs, je suis innocent des meurtres que l'on m'attribue. Les seules personnes que j'ai supprimées sont les nazis et leurs collaborateurs. Si vous êtes de bons Français, vous allez vous en rappeler... En tous les cas, vous savez mieux que moi ce qui vous reste à faire. Je vous fais pleinement confiance ! Il se rassoit. Le président invite les sept hommes qui constituent le jury à se retirer pour délibérer. (à suivre...)