Résumé de la 138e partie n Petiot, qui se fait passer pour un résistant, sympathise avec ses codétenus qui sont, eux, réellement des résistants. Ses geôliers le conduisent dans un autre centre de torture de la Gestapo. Le bourreau, un Français, a pour nom Christian Masuy. Il est si impitoyable qu'on dit qu'il parvient à faire parler... même les morts ! Petiot passera auprès de lui deux jours et trois nuits, au cours desquels toutes les procédures de torture sont employées. Petiot n'est plus qu'une loque humaine. Masuy, à chaque coup qu'il lui assène, lui ordonne. — Parle, donne le nom de tes amis et on te laissera partir ! Mais Petiot répond, imperturbable : — Je ne sais rien ! Que voulez-vous que j'avoue ? — Ton réseau existe pourtant ! — il n'y a aucun réseau ! — Tu vas succomber sous la torture. — Je ne peux vous dire ce que j'ignore ! Et Masuy, comme les autres, finit par baisser les bras. On ne peut rien tirer de Petiot qui est reconduit dans sa cellule. — Tu es un héros, répètent ses codétenus. Pendant que Petiot est torturé, son frère cadet, Maurice, entre en scène. D'habitude, il vit à Auxerre et l'on ne sait si c'est Georgette Petiot, qui vit des heures d'angoisse, qui l'a fait appeler ou s'il était déjà à Paris, avant l'arrestation de son aîné. Maurice ressemble beaucoup à son frère, avec sa petite taille, son front large et ses cheveux longs, mais il est loin d'avoir son envergure. En fait, c'est un homme sans ambition qui végète, plus qu'il ne vit, d'un petit commerce de postes de radio. Le 26 mai 1943, des témoins affirment l'avoir vu à la rue Le Sueur, dans l'hôtel particulier de son frère. On saura, plus tard, qu'il était le seul, après Petiot, à en posséder la clé. Maurice est venu avec un camion et il a chargé quarante-sept valises qu'il a convoyées à Auxerre, auprès d'amis de son frère, M. et Mme Neuhausen. On saura plus tard que les Neuhausen n'ont pas été étonnés de cet arrivage et qu'ils n'ont posé aucune question à Maurice qui soutiendra qu'il ignorait le contenu des valises. Dans la prison de Fresnes, Petiot, après avoir été torturé sauvagement, ne subit plus d'interrogatoire. La Gestapo a-t-elle fini par comprendre qu'elle ne pouvait rien tirer de Petiot ? Elle était pourtant persuadée qu'il avait aidé des personnes à s'enfuir, notamment des juifs. Et deux de ses agents s'étaient présentés à lui comme des résistants, demandant à quitter la France... Quoi qu'il en soit, il n'est pas exécuté (habituellement, la Gestapo se débarrasse toujours de ceux qu'elle arrête) ; mieux que cela, quelques jours plus tard Jodkum reçoit madame Petiot dans son bureau. — votre époux peut être libéré contre une caution. La jeune femme demande aussitôt combien il veut. — Cent mille francs, répond Jodkum. Madame Petiot verse la caution et Petiot est libéré le 13 mars 1944. Ses deux complices, Pintard et Fourrier, sont également relaxés. Leur détention aura duré huit mois. (à suivre...)